Le Journal de Montreal

Un meurtre planifié, dit la Couronne

L’accusé du drame de Maxi s’est fait talonner sur des mensonges passés, lors de son contre-interrogat­oire

- MICHAËL NGUYEN

Le jeune homme qui jure avoir tué une employée d’un Maxi parce qu’il croyait sa vie en danger semblait pourtant avoir planifié son coup, a fait remarquer la Couronne hier.

« Vous dites que vous aviez peur pour votre vie, mais votre première préoccupat­ion [après le crime] est de vous changer, de modifier votre apparence pour qu’on ne vous reconnaiss­e pas », a lancé Me Catherine Perreault au procès de Randy Tshilumba pour meurtre au premier degré.

L’accusé de 21 ans affirme avoir tué Clémence Beaulieu-Patry de 14 coups de couteau, le 10 avril 2016, car il avait la conviction profonde que la jeune femme et ses amies lui voulaient du mal. Il a dit avoir consulté plus d’un an avant une page Spotted sur Facebook qui a renforcé ses conviction­s à propos du groupe de filles qu’il connaissai­t de vue, sans plus.

Dans sa version livrée au jury, Tshilumba a expliqué que sa peur ne faisait qu’augmenter au point qu’il craignait de se faire tirer dessus s’il sortait de chez lui.

S’il s’était présenté au Maxi de la rue Papineau à Montréal le jour du drame, c’était pour tenter de convaincre la victime de ne pas le tuer, avait-il juré.

Or, la Couronne a rappelé qu’il est arrivé armé d’un couteau de chasse. Tshilumba a rétorqué hier que c’était pour se défendre. Mais il avait également des vêtements de rechange.

« J’hésitais entre aller m’entraîner, aller à l’hôpital pour ma constipati­on ou aller au Maxi », s’est justifié Tshilumba, qui n’avait pourtant pas apporté de t-shirt ni de sous-vêtements.

MENSONGES

Toute la journée d’hier, il a ainsi été talonné sur son comporteme­nt avant et après le crime. Me Perreault a ainsi noté que Tshilumba avait consulté une médecin pour son anxiété vers la fin de 2015. Or, quelques semaines plus tard, l’accusé avait dit se sentir beaucoup mieux.

« C’était faux », a reconnu le jeune homme, sur le même ton monocorde qu’il a depuis le début de son témoignage.

Il dit avoir menti au médecin, car il la croyait de mèche avec les filles qui, selon lui, voulaient sa peau.

La Couronne a également noté que dans les jours précédant la mort de Clémence Beaulieu-Patry, Tshilumba s’était présenté au magasin où travaillai­t une amie de la victime.

Bien qu’il se soit dit stressé au point de transpirer à grosses gouttes, il a quand même pris le temps de poser des questions sur des chaussures de sport, n’a pas manqué de remarquer la Couronne.

Son contre-interrogat­oire se poursuit aujourd’hui, au palais de justice de Montréal.

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PHOTO COURTOISIE DE COUR Une caméra de surveillan­ce a capté Randy Tshilumba qui quttait le Maxi de la rue Papineau à la course le jour du drame, en avril 2016.

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