Le Journal de Montreal

Une plainte à l’OMC demeure probable

- PIERRE COUTURE

Bien que la production de la cimenterie McInnis soit destinée en grande partie au marché canadien, une plainte devant l’Organisati­on mondiale du commerce (OMC) n’est pas impossible. Nous en avons discuté avec le professeur en droit internatio­nal économique de l’Université Laval, Richard Ouellet.

Est-ce que les États-Unis pourraient contester devant l’OMC ce projet ?

Dans l’environnem­ent politique actuel où les appels au protection­nisme aux États-Unis sont nombreux, oui. Ils peuvent déposer une plainte et ils vont probableme­nt le faire. Mais je doute que sur le fond ils obtiennent gain de cause.

Est-ce que les Américains pourraient évoquer une surcapacit­é de production pour justifier leur protestati­on devant l’OMC ?

Je pense que les Américains vont essayer de démontrer que cette usine a été faite pour aller sur le marché de l’exportatio­n. Je pense que Ciment McInnis sera capable de démontrer qu’ils ont fait l’usine parce qu’il reste de la place sur le marché canadien. Si par la suite cela donne des exportatio­ns, tout le monde a le droit d’exporter.

Dans le cas éventuel d’une plainte, l’OMC cherchera à savoir si le but premier de cette usine est d’exporter?

Effectivem­ent. L’interventi­on de l’État n’est pas interdite. Mais encore faut-il être capable de prouver que les investisse­ments ne vont pas dans un projet presque entièremen­t pour vendre à l’étranger. Ça, ce n’est pas légal. Mais selon les documents que j’ai consultés, tout semble avoir été fait correcteme­nt.

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