Le Journal de Montreal

PARLER TOUT SEUL : UN OUTIL

Se parler à voix haute est un comporteme­nt qui entraîne moqueries et préjugés. Pourtant, c’est une habitude qui peut être utile et qui n’est pas l’apanage d’une catégorie d’âge. Tout le monde y a recours pour différente­s raisons, qui sont loin d’être anor

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Mme Amélie Seidah, docteure en psychologi­e, insiste pour rassurer les gens en disant qu’il n’y a rien d’anormal dans le fait de se parler à voix haute, mais il est important de comprendre pourquoi. Ainsi, en réalisant que se parler tout seul remplit telle ou telle fonction, le regard changera sur cette habitude.

PARLER POUR S’AIDER À…

S’organiser. En nommant à voix haute les tâches à effectuer, la personne établit un ordre de priorités qui l’aide à se structurer, par exemple : « Je vais aller prendre ma douche, ensuite je vais faire mon coup de téléphone. » Annoncer les choses à faire incite à passer à l’action.

Mémoriser. De dire tout haut ce qui nous traverse l’esprit favorise également un meilleur encodage de l’informatio­n. Parler à haute voix sollicite toute notre attention, la concentrat­ion est donc optimisée et facilitera l’enregistre­ment de ce qu’il ya à retenir. Une bonne méthode à utiliser lorsque la fatigue nous embrouille le cerveau ou que nous sommes sujets aux pertes de mémoire.

Conscienti­ser. S’entendre dire quelque chose permet aussi de constater si nos paroles nous aident ou pas. Prendre conscience de notre voix intérieure lorsqu’elle s’extérioris­e est une bonne façon de réaliser quel genre de discours se déroule dans notre tête. Si on s’entend dire « Quelle nouille je suis! », on est dans le dénigremen­t et dans la dévalorisa­tion, donc on peut tout de suite y mettre un terme. À l’inverse, si ce que l’on se dit ressemble à « Go, go, go, tu es capable! », on s’encourage, se motive, ce qui est positif et utile.

Gérer sa colère. Quand parler à voix haute sert à se défouler par contre, un témoin rouge doit s’allumer, car plus la colère s’exprime de vive voix, plus elle a tendance à augmenter (comme dans le cas de la rage au volant).

Pour Mme Seidah, se parler à voix haute est donc rarement problémati­que, tant que ça demeure fonctionne­l et aidant. Si cette habitude provoque un quelconque inconfort, des solutions de rechange telles que la prise de note peuvent y remédier. Bon à savoir pour tous les monologuis­tes du quotidien!

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