Le Journal de Montreal

Les chauffeurs veulent de nouveaux horaires

- LAURENCE HOUDE-ROY

Les insultes, crachats au visage et menaces physiques que subissent les chauffeurs d’autobus à Montréal pourraient être réduits si la STM ajustait les horaires désuets des lignes, croit le président de leur syndicat.

Il réagissait hier à l’étude menée par l’Institut universita­ire en santé mentale de Montréal, qui détaille pour la première fois cette violence quotidienn­e vécue par les chauffeurs.

Renato Carlone, président du syndicat des chauffeurs d’autobus de la Société de transport de Montréal (STM), fait valoir que c’est principale­ment l’insatisfac­tion des clients à l’égard des retards qui crée ces actes de violence des clients.

« Je le sais en arrivant à un arrêt quand je suis en retard. Je sais déjà que le client insatisfai­t a quelque chose à dire et c’est moi qui vais écoper », illustre M. Carlone.

Pourtant, il assure que ni le chauffeur ni la circulatio­n ne sont responsabl­es dans la plupart des cas de retard des autobus. Les horaires des trajets sont plutôt mal conçus et irréaliste­s, selon lui.

« Sur la ligne Rosemont, l’horaire a été conçu en 1999, alors que la limite de vitesse était de 50 km/h. On avait 26 minutes pour faire le trajet. La limite de vitesse a depuis été réduite à 40 km/h, puis 30 km/h, mais on nous donne toujours 26 minutes », donne en exemple M. Carlone.

Certains horaires ont été conçus en se basant sur Google Maps en fonction des déplacemen­ts d’une voiture. Le changement des horaires des trajets est une demande de longue date des chauffeurs.

118 CHAUFFEURS ÉTUDIÉS

L’étude, menée par le Dr Stéphane Guay, a suivi 118 chauffeurs de la STM pendant un an. Sur environ 361 accidents de travail déclarés chaque année par les quelque 3500 chauffeurs de la STM, 30 % sont causés par des actes de violence, tant verbale que physique, conclut l’étude.

Insultes, crachats au visage, remarques désobligea­ntes et même menaces physiques sont monnaie courante.

La STM répond qu’il y a eu des augmentati­ons importante­s du temps de battement ces dernières années, en raison notamment des grands chantiers, et qu’une révision est faite tous les 18 mois. Johanne Dufour, des affaires publiques de la STM, ajoute qu’ils installent actuelleme­nt des caméras dans tous les nouveaux bus.

« Par ailleurs, c’est pour obtenir une connaissan­ce plus approfondi­e des mécanismes survenant à la suite d’une agression [et] de meilleures solutions à déployer que nous avons participé à cette étude », indique Mme Dufour.

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