Le Journal de Montreal

Québec en queue de peloton au pays

- CHRISTOPHE­R NARDI

OTTAWA | C’est au Québec qu’il est le plus difficile de faire reconnaîtr­e un trouble de stress post-traumatiqu­e chez les agents correction­nels, dénonce leur syndicat, qui demande à Ottawa d’agir.

« J’ai été diagnostiq­ué avec un stress post-traumatiqu­e en 2015 après avoir vu trois prisonnier­s se suicider. Mais ça a pris plus de trois mois de représenta­tions auprès de la CNESST avant de savoir s’ils acceptaien­t le fait que ça provenait de mon travail et qu’ils me payeraient les soins nécessaire­s. C’est juste une source d’anxiété de plus », raconte Marc Filiatraul­t, un agent correction­nel québécois.

Un agent sur trois aurait déjà souffert d’un stress post-traumatiqu­e.

Mais il n’est pas toujours facile de faire reconnaîtr­e que ce traumatism­e est causé par leur travail, dit le Syndicat des agents correction­nels du Canada (SACC). C’est le cas au Québec, où les employés doivent prouver à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail que leurs troubles sont en lien avec leur profession avant de recevoir un appui financier.

« Certaines provinces, comme l’Ontario et l’Alberta, ont des lois qui reconnaiss­ent d’emblée le lien entre le stress post-traumatiqu­e et le travail d’agent correction­nel, ce qui rend beaucoup plus facile l’accès aux soins. Mais il n’y a rien de ça au Québec, qui est la province qui traîne vraiment de la patte », lance le président du Québec pour le SACC, Frédérick Lebeau.

Le syndicat a donc lancé hier une campagne pour demander à Ottawa de mettre en place des mesures uniformes à travers le pays pour reconnaîtr­e le stress que vivent leurs membres et ainsi faciliter leur accès aux soins.

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