Sont fous ces Américains !
Ça n’a aucun bon sens ! Le département américain du Commerce a décidé d’acquiescer à la plainte de Boeing et d’imposer des droits compensatoires de l’ordre de 220 % sur l’importation aux États-Unis des avions de la C Series de Bombardier.
L’imposition de tels droits coupe littéralement les ailes de la C Series, du moins en ce qui concerne le marché américain. Pensez-y deux minutes. Comment les compagnies aériennes américaines peuvent-elles se payer des C Series à trois fois le prix de vente desdits avions à leurs concurrents des autres pays !
C’est financièrement impossible.
DROITS ABUSIFS
Boeing peut ainsi dire un gros MERCI au département américain du Commerce. Grâce à l’imposition de ses droits compensatoires ultra abusifs, Boeing empêche son petit concurrent canadien de percer le marché américain avec un avion hautement plus moderne et performant que sa flotte de Boeing.
Et le pire dans ce vicieux dossier commercial, c’est de voir le gouvernement américain attaquer l’avionneur canadien sur une catégorie d’avions que Boeing n’exploite même pas présentement.
Évidemment, la plainte de Boeing contre Bombardier laisse croire que le marché du C Series (de 100 à 160 places) s’apprête à être bientôt envahi par l’avionneur américain… Sinon pourquoi bombarder la C Series ?
Bizarrement, le département américain du Commerce impose des droits nettement supérieurs à la demande que Boeing lui a faite dans sa plainte contre Bombardier. Accusant Bombardier d’avoir bénéficié de subventions pour vendre à prix trop faibles ses 75 avions C Series à Delta Airlines, Boeing demandait au gouvernement américain d’imposer des droits de 80 %. Et non de 220 % !
Sur quoi s’appuie le département américain du Commerce pour fixer à 220 % lesdits droits punitifs ? Sur l’évaluation qu’il a effectuée au sujet de l’aide financière gouvernementale accordée à Bombardier par Québec, Ottawa et le Royaume-Uni.
L’AVENIR
Est-ce à dire que la C Series de Bombardier se dirige maintenant tout droit vers la catastrophe financière ? Pour le moment, non ! Un : il s’agit d’une décision préliminaire. Le gouvernement américain pourrait donc la réviser, après tout on est en pleine renégociation de l’ALÉNA. Deux : la Commission du commerce international va devoir déterminer si le programme C Series a causé ou pas un quelconque préjudice à Boeing. Précisons ici que Boeing n’était même pas en lice concernant la commande de Delta, n’ayant aucun modèle d’avions à offrir dans le marché des 100 à 160 places.
Et troisième argument de taille : le gouvernement Trudeau a laissé entrevoir qu’il réviserait probablement l’achat des 18 avions de combat Super Hornet que Boeing lui vendrait à coups de plusieurs milliards de dollars.
Gardons espoir !