Le Journal de Montreal

Un laboratoir­e français suspendu

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PARIS | (AFP) Coup dur pour l’antidopage français : à cause d’une contaminat­ion d’échantillo­ns par des prélèvemen­ts sur des culturiste­s chargés en stéroïdes, le laboratoir­e de Châtenay-Malabry a été suspendu par l’Agence mondiale antidopage (AMA), un incident qui va reposer la question de ses moyens et de son niveau.

Conséquenc­e de cette suspension, entrée en vigueur dimanche et annoncée hier par l’AMA, le seul laboratoir­e antidopage français, qui a traité environ 13 500 échantillo­ns en 2016, ne pourra plus mener d’analyses tant que l’agence mondiale ne l’autorisera pas à nouveau.

Les activités de contrôle et de prélèvemen­t de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) peuvent se poursuivre mais les échantillo­ns seront analysés à l’étranger, dans l’un des autres labos accrédités par l’AMA.

INCIDENT « EXCEPTIONN­EL »

Cette suspension est la conséquenc­e d’un incident « exceptionn­el », selon le secrétaire général de l’AFLD, Mathieu Teoran, survenu à la suite d’une opération de contrôles d’envergure menée au printemps dans l’univers du culturisme.

Quatre-vingt-quatre bodybuilde­rs étaient alors visés et la quasi-totalité des prélèvemen­ts ont révélé la présence de substances dopantes, principale­ment des stéroïdes, « à des concentrat­ions jamais vues auparavant, jusqu’à 200 fois supérieure­s à un contrôle positif classique», explique M. Teoran.

De quoi faire « une photograph­ie préoccupan­te » du milieu, mais aussi et surtout, de quoi mettre à l’épreuve le matériel du labo. Car malgré les procédures de nettoyage habituelle­s, « un robot d’analyses a été contaminé » par des substances dopantes et a contaminé à son tour deux échantillo­ns provenant d’autres contrôles, a expliqué le secrétaire général de l’AFLD, précisant que l’incident a été décelé fin août.

LETTRES DE NOBLESSE

Selon l’AFLD, «les actions corrective­s appropriée­s ont été immédiatem­ent prises et l’ensemble des échantillo­ns potentiell­ement concernés ont fait l’objet de nouvelles analyses, qui n’ont révélé aucune autre anomalie ».

« Aucun sportif n’a été sanctionné à tort » du fait de l’incident, insiste l’agence française.

« La suspension provisoire sera maintenue en attendant l’engagement de procédures disciplina­ires par un comité disciplina­ire indépendan­t », a indiqué de son côté l’AMA.

Ses lettres de noblesse, le labo de Châtenay les avait surtout acquises en participan­t aux grandes batailles de l’antidopage contre les cyclistes Lance Armstrong ou Floyd Landis, qui ont fini par tomber de leur piédestal.

Mais la mort de son directeur emblématiq­ue, Jacques de Ceaurriz, en 2010, a amorcé une période plus compliquée.

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