Le Journal de Montreal

Elle réclamait 73 000 $ à ses voisins, elle doit payer 20 000 $

La prétendue victime est finalement considérée comme le bourreau par une juge

- CAROLINE LEPAGE

SHERBROOKE | Une dame qui a arrosé ses voisins dans leur cour parce que les jeunes se baignaient et jouaient de la trompette-carnaval lors d’une fête d’enfants doit leur verser 20 000 $ pour tous les ennuis causés.

Une chicane de voisins extrême se déroule à Sherbrooke et oppose depuis plusieurs années Suzanne Landry au couple voisin : François Coutu et Francine Provencher.

Lors d’une fête d’enfants, Mme Landry a notamment arrosé tous les invités parce qu’il y avait trop de bruit. Le père du jeune fêté a notamment dû se protéger avec une planche en bois en guise de bouclier pour dire à sa voisine, Suzanne Landry, d’arrêter de les arroser avec son boyau.

« La famille ne se sert plus de la piscine depuis trois ans en raison du litige », indique la juge de la Cour supérieure, Line Samoisette.

M. Coutu a également rapporté au Tribunal s’être fait espionner par Mme Landry une centaine de fois à travers les cèdres qui séparent leur résidence respective.

Sa conjointe, Mme Provencher, dit s’être fait traiter de « grosse pute », « guidoune » ou « pleine de cellulite » par sa voisine.

De plus, ceux-ci ont eu droit à une « sainte colère » de Mme Landry pendant qu’ils mangeaient en famille. Furieuse, elle s’est présentée chez eux avec une pelle remplie de gravier et de poussière et leur a dit de « ramasser leur marde ».

À BOUT DE NERFS

Exaspéré, le couple a déposé deux plaintes de harcèlemen­t criminel contre leur voisine. Lorsque les policiers sont intervenus, Mme Landry ne collaborai­t pas. Ils lui ont remis deux constats d’infraction pour ses injures et le tumulte qu’elle créait dans le quartier.

Lors du procès à la Cour criminelle, Mme Landry a été acquittée pour les deux plaintes de harcèlemen­t.

Afin d’obtenir réparation, la dame a alors intenté une poursuite contre ses voisins, à qui elle réclamait 73 633,78 $.

Mais quelques semaines avant le procès au civil, l’avocat de Mme Landry s’est retiré du dossier.

Celle-ci n’a pas réussi à le remplacer et à faire reporter sa cause, qu’elle a perdue récemment.

« SEULE RESPONSABL­E »

Non seulement la juge ne lui accorde pas l’argent qu’elle réclamait, mais elle l’a condamnée à verser une compensati­on à ses voisins pour les ennuis qu’elle leur a fait subir.

« La demanderes­se est la seule responsabl­e des problèmes de voisinage. L’accumulati­on des actes posés et des paroles blessantes a créé chez les défendeurs et leur famille un stress important », a tranché la juge Line Samoisette.

Découragée, Suzanne Landry nie la plupart des faits rapportés et entend porter la décision en appel.

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