Elle réclamait 73 000 $ à ses voisins, elle doit payer 20 000 $
La prétendue victime est finalement considérée comme le bourreau par une juge
SHERBROOKE | Une dame qui a arrosé ses voisins dans leur cour parce que les jeunes se baignaient et jouaient de la trompette-carnaval lors d’une fête d’enfants doit leur verser 20 000 $ pour tous les ennuis causés.
Une chicane de voisins extrême se déroule à Sherbrooke et oppose depuis plusieurs années Suzanne Landry au couple voisin : François Coutu et Francine Provencher.
Lors d’une fête d’enfants, Mme Landry a notamment arrosé tous les invités parce qu’il y avait trop de bruit. Le père du jeune fêté a notamment dû se protéger avec une planche en bois en guise de bouclier pour dire à sa voisine, Suzanne Landry, d’arrêter de les arroser avec son boyau.
« La famille ne se sert plus de la piscine depuis trois ans en raison du litige », indique la juge de la Cour supérieure, Line Samoisette.
M. Coutu a également rapporté au Tribunal s’être fait espionner par Mme Landry une centaine de fois à travers les cèdres qui séparent leur résidence respective.
Sa conjointe, Mme Provencher, dit s’être fait traiter de « grosse pute », « guidoune » ou « pleine de cellulite » par sa voisine.
De plus, ceux-ci ont eu droit à une « sainte colère » de Mme Landry pendant qu’ils mangeaient en famille. Furieuse, elle s’est présentée chez eux avec une pelle remplie de gravier et de poussière et leur a dit de « ramasser leur marde ».
À BOUT DE NERFS
Exaspéré, le couple a déposé deux plaintes de harcèlement criminel contre leur voisine. Lorsque les policiers sont intervenus, Mme Landry ne collaborait pas. Ils lui ont remis deux constats d’infraction pour ses injures et le tumulte qu’elle créait dans le quartier.
Lors du procès à la Cour criminelle, Mme Landry a été acquittée pour les deux plaintes de harcèlement.
Afin d’obtenir réparation, la dame a alors intenté une poursuite contre ses voisins, à qui elle réclamait 73 633,78 $.
Mais quelques semaines avant le procès au civil, l’avocat de Mme Landry s’est retiré du dossier.
Celle-ci n’a pas réussi à le remplacer et à faire reporter sa cause, qu’elle a perdue récemment.
« SEULE RESPONSABLE »
Non seulement la juge ne lui accorde pas l’argent qu’elle réclamait, mais elle l’a condamnée à verser une compensation à ses voisins pour les ennuis qu’elle leur a fait subir.
« La demanderesse est la seule responsable des problèmes de voisinage. L’accumulation des actes posés et des paroles blessantes a créé chez les défendeurs et leur famille un stress important », a tranché la juge Line Samoisette.
Découragée, Suzanne Landry nie la plupart des faits rapportés et entend porter la décision en appel.