Le Journal de Montreal

Le Syndicat des cols bleus demeurera sous tutelle

Il resterait beaucoup de travail à faire avant de pouvoir élire un nouveau président

- CAMILLE GARNIER

La levée de la mise sous tutelle du Syndicat des cols bleus de Montréal n’interviend­ra pas à court terme, a averti hier le tuteur désigné par le Syndicat canadien de la fonction publique.

La mise sous tutelle du syndicat qui regroupe les 7500 travailleu­rs manuels de la ville décrétée en mai dernier par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) devrait donc se poursuivre encore plusieurs mois.

« Il reste encore beaucoup de travail à faire, a expliqué hier au Journal par courriel Denis Regimbald, l’actuel tuteur du syndicat, au terme d’une assemblée d’informatio­n à laquelle était convoqués l’ensemble des membres. Pour le bien des membres, nous devons régler de sérieux problèmes qui ne sont pas acceptable­s dans le milieu syndical. »

Revenant sur les tentatives d’intimidati­on dont a fait l’objet Marc Ranger, le directeur du SCFP, de la part de plusieurs membres du syndicat montréalai­s lors d’un congrès à Québec en mai dernier, M. Régimbald a précisé que « l’intimidati­on est inacceptab­le qu’elle soit criminelle ou non ».

Dans cette affaire, le Directeur des poursuites criminelle­s et pénales a estimé il y a une dizaine de jours qu’aucune accusation criminelle ne pouvait être retenue contre celle qui était, au moment des faits, encore présidente du Syndicat des cols bleus de Montréal, Chantal Racette.

TRANSPAREN­CE

M. Régimbald a aussi évoqué la question des finances, un dossier important puisque la mise sous tutelle du syndicat était intervenue en partie à la suite des soupçons de dépenses excessives concernant l’ancienne présidente, Chantal Racette, révélés par le Bureau d’enquête du Journal.

« Nous avons encore du pain sur la planche, écrivait hier le tuteur. Nous devons revoir la politique de dépenses et les statuts et règlements afin de démocratis­er les façons de faire an sein de la section locale et s’assurer que des bonnes pratiques en matière de dépenses soient consolidée­s. »

À l’interne, on indique que la priorité du SCFP est de démocratis­er le fonctionne­ment du local 301 (l’autre nom du syndicat) et d’aller vers plus de transparen­ce.

Denis Régimbald indique également que les élections qui permettron­t de désigner le nouveau président du syndicat auront lieu « aussi tôt que possible ».

Chantal Racette a fait savoir il y a un peu plus d’un mois qu’elle ne se présentera­it pas aux prochaines élections.

Élue en 2015, Mme Racette avait été l’objet de nombreuses polémiques avant d’être finalement destituée.

DÉPENSES

Ainsi à la fin de l’année dernière, Le Journal avait appris que deux directeurs syndicaux l’accusaient d’avoir fait installer des dispositif­s de géolocalis­ation sous leurs véhicules.

Un peu plus tard, en mars dernier, notre Bureau d’enquête révélait que Mme Racette aurait effectué des dépenses excessives.

Elle et le secrétaire du local 301, Jacques Rochon, s’étaient notamment remboursé les cotisation­s personnell­es à leur fonds de retraite, à même la caisse syndicale.

Lors de l’annonce de sa non-candidatur­e, Mme Racette avait reconnu n’avoir été « ni facile ni parfaite » tout en estimant avoir fait « le maximum possible dans l’intérêt collectif ».

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL POULIN ?? L’ancienne présidente des cols bleus de Montréal Chantal Racette a été destituée en mai dernier lors de la mise sous tutelle du syndicat après deux années de présidence marquées par de nombreux déboires, dont des accusation­s de dépenses excessives.
PHOTO D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL POULIN L’ancienne présidente des cols bleus de Montréal Chantal Racette a été destituée en mai dernier lors de la mise sous tutelle du syndicat après deux années de présidence marquées par de nombreux déboires, dont des accusation­s de dépenses excessives.

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