Un sanctuaire culte est poursuivi
L’oratoire Saint-Joseph est certainement le plus important sanctuaire religieux à faire l’objet d’une poursuite, croient des experts.
« C’est l’institution la plus mythique visée par un recours à ce jour. Ce n’est pas l’église au coin de la rue, c’est le saint frère André [canonisé en 2010] qui l’a créée », explique Alain Arsenault, l’avocat qui représente les victimes du recours collectif contre l’oratoire Saint-Joseph et les religieux de la congrégation de Sainte-Croix.
Selon Alain Pronkin, spécialiste des affaires religieuses, l’oratoire Saint-Joseph est le lieu de pèlerinage le plus important au Québec, voire en Amérique du Nord.
« Il s’agit de la plus grande Église au monde consacré à saint Joseph, ce qui est rare », indique-t-il.
Pour une victime de religieux pédophile, le fait que l’oratoire Saint-Joseph soit visé tout comme la congrégation de Sainte-Croix est un symbole fort, puisqu’il s’agit d’une basilique.
« SIGNIFICATIF »
« Jusqu’à maintenant, les recours étaient contre des communautés religieuses. C’est extrêmement significatif, puisque l’oratoire a un statut particulier à Rome », explique Sébastien Richard, qui faisait partie des victimes du premier recours contre les religieux de Sainte-Croix.
Selon Me Arsenault, certains croient à tort que le fait de poursuivre une institution aussi culte que l’oratoire Saint-Joseph ou des collèges prestigieux met une certaine pression sur les organisations religieuses.
« On n’est pas près d’un règlement. Dans ce genre de dossier, on dirait qu’il y a une forme d’insensibilité. Ils ont pourtant commis des fautes contre des enfants à leur charge », déplore Me Arsenault.
Hier, la Province canadienne de la congrégation de Sainte-Croix a refusé de commenter le récent jugement. À l’oratoire Saint-Joseph, les membres de l’équipe « condamnent vigoureusement, et sans équivoque, tous les actes inappropriés affectant tant les mineurs que les adultes et appliquent une stricte politique de tolérance zéro », a-t-on indiqué par voie de communiqué.