Le ministre Coiteux invite les élus à respecter la loi
Les cours d’éthique boudés par les maires et les conseillers
QUÉBEC | Le ministre des Affaires municipales Martin Coiteux a tenu à avertir les maires et conseillers des municipalités au Québec que la loi les oblige à suivre une formation sur l’éthique.
Notre bureau d’enquête a révélé, hier, que la Fédération québécoise des municipalités (FQM), dont le 76e congrès s’ouvre à Québec aujourd’hui, a dû annuler le cours précongrès « comportement éthique des élus », faute de participants. « On donne beaucoup plus de pouvoirs aux municipalités, la contrepartie de ça c’est qu’il y a des obligations de travailler avec les plus hauts standards » lance M. Coiteux.
Le ministre se rassure toutefois : « Ils auront l’occasion de se reprendre. Si ce n’est pas à l’occasion de leur congrès, ça sera tout de suite après l’élection. »
La loi sur l’éthique et la déontologie en matière municipale, rappelle-t-il, oblige le nouvel élu à suivre la formation en comportement éthique dans les six mois suivant son élection.
NOUVEAUX POUVOIRS
En juin, le ministre Coiteux a fait adopter le projet de loi 122 qui accorde des pouvoirs accrus aux municipalités en matière d’aménagement, de développement économique, de fiscalité et de gestion contractuelle.
Entre autres, la loi hausse à 100 000 $ le plafond autorisé pour l’octroi d’un contrat de gré à gré, une situation dénoncée par l’opposition officielle qui y a vu une ouverture à de la corruption et de la collusion.
La FQM, qui regroupe les municipalités de petite taille (5000 habitants et moins), s’engage à offrir à la grandeur du Québec, au lendemain de l’élection du 5 novembre, le cours sur l’éthique et le rendre accessible sur son site web pour les municipalités éloignées.
LES GRANDES VILLES AUSSI
L’Union des Municipalités du Québec annonce aussi qu’elle partira en tournée de formation auprès de ses membres dès la mi-novembre.
« On va offrir cette année une cinquantaine de séances de formation incluant celle obligatoire en éthique et déontologie », explique le porte-parole de l’UMQ Patrick Lemieux. « Dans le contexte où les pouvoirs des villes ont changé, c’est d’autant plus important cette année. »
L’UMQ estime que chaque élection municipale amène 50 % de nouveaux élus.
« On s’attend à ce qu’au moins 900 élus au Québec suivent la formation. Nos formateurs vont se déplacer dans les municipalités pour leur éviter de se déplacer soit à Montréal ou à Québec, et on pense que ça va favoriser la participation », conclut M. Lemieux.