Un accusé calme contrairement à sa fille paniquée
Le Montréalais jaloux accusé du meurtre de sa femme était relativement calme lors de son arrestation, contrairement à sa fille bouleversée par les événements.
« [Ahmad Nehme] pleurait sans vraiment verser de larmes, il se lamentait, mais lors du transport vers le centre opérationnel, il était quand même calme », a témoigné l’agent Dominic Sabourin au procès de l’accusé, hier. Quelques minutes plus tôt, l’homme de 53 ans aurait poignardé à mort son épouse qui souhaitait le quitter après 19 ans de mariage.
« Ça n’allait pas bien, a expliqué Me Éric Côté de la poursuite au jury. Monsieur était jaloux, il croyait à tort que madame était infidèle. La victime était exaspérée, elle avait dit qu’il serait préférable que le couple se sépare. Quelques jours avant [le drame], ils faisaient chambre à part. »
À GLACER LE SANG
Selon la poursuite, Ahmad Nehme n’avait pas dormi dans la nuit du 4 au 5 juillet 2012. Le matin, il s’est dirigé vers la salle de bain où se trouvait Catherine De Boucherville. Après avoir fermé la porte, il aurait commencé à la poignarder.
La femme se serait mise à hurler assez fort pour qu’une voisine puisse entendre les cris. Selon la poursuite, Mme De Boucherville aurait alors supplié sa fille de 16 ans d’appeler la police. L’appel au 911, diffusé dans la salle d’audience au procès, est à glacer le sang.
« Mon père vient de tuer ma mère !, crie l’adolescente. Je ne sais pas si elle est vivante ! »
Pendant de longues minutes, on peut entendre toute la détresse de l’adolescente.
DU SANG SUR LES MAINS
« Je ne veux pas que ma mère meure », sanglote-t-elle alors que les policiers arrivaient d’urgence à ce condo de l’arrondissement de LaSalle.
Lorsqu’il a été arrêté, Nehme avait du sang sur les mains et un exacto dans sa poche, selon un policier. Lors du trajet, il aurait gardé les yeux fermés la plupart du temps. Et une fois arrivés au centre opérationnel, les agents ont dû le placer sur un fauteuil roulant, puisqu’il tenait « plus ou moins » sur lui-même, selon le policier qui l’a assisté.
Le procès, présidé par le juge Jean-François Buffoni, se poursuit aujourd’hui.