La fin du supplice ?
Le club montréalais pourrait être éliminé demain soir
L’Impact s’accroche encore à de minces espoirs de participer aux séries éliminatoires, mais ceux-ci pourraient s’évaporer dans 24 heures.
En effet, au moment où l’Impact sautera sur le terrain au Colorado, le match entre les Red Bulls de New York et le Toronto FC viendra à peine de se terminer.
Si les Taureaux surprennent le TFC au BMO Field, ils auront une priorité de sept points sur l’Impact.
C’est donc dire qu’une défaite face aux Rapids confirmerait l’élimination du Bleublanc-noir, une échéance qu’on repousse de semaine en semaine, mais qui semble inéluctable.
SANS VIE
Ce qui est désolant dans tout ça, c’est que hormis les 30 dernières minutes, l’Impact a démontré bien peu d’urgence dans sa défaite de 1 à 0 face au New York City FC, mercredi soir, au Stade Saputo.
Il y a certainement un élément de fatigue, mais avec cinq nouveaux visages dans l’alignement, ça ne devait pas trop peser dans la balance.
« Il faut aller au Colorado avec des gars qui veulent jouer et qui veulent tout donner », a laissé tomber un Patrice Bernier dépité après la rencontre.
Comment expliquer qu’une équipe qui doit se battre avec l’énergie du désespoir concède 58,1 % de la possession à l’adversaire et qu’elle lui accorde 22 tirs pendant qu’elle n’en décoche que 10 pendant 90 minutes qui étaient pourtant cruciales ?
S’agit-il d’un symptôme d’un schéma de jeu qui ne fonctionne pas ? Coïncidence ou pas, l’équipe a commencé à se réveiller quand elle est retournée à quatre défenseurs en ajoutant un milieu de terrain de plus.
COHÉSION
C’est le manque de cohésion qui a été flagrant dans la déconvenue contre New York City.
« On a eu cette séquence de quatre matchs où on semblait pouvoir battre tout le monde. Nous avons glissé une fois et tout a déboulé. C’est dur de mettre le doigt sur ce qui a tout fait basculer », a affirmé un Evan Bush miné par l’incompréhension.
Le gardien, un fier compétiteur, assure que le vestiaire n’est pas divisé malgré la tourmente.
« Ce vestiaire a tellement de cultures qu’il va toujours y avoir des groupes, mais je ne crois pas que c’est un problème. Mais si on n’est pas une entité sur le terrain, là il y a un souci. »
INEXCUSABLE
Ce qui est le plus dérangeant dans toute cette situation, c’est l’incapacité de l’équipe à se faire justice devant ses partisans.
L’Impact a en effet perdu ses quatre derniers matchs au Stade Saputo, dans une période critique du calendrier, et c’est inexcusable.
« Ça fait quatre défaites à domicile. Si tu veux aller quelque part, ça commence par chez toi », a martelé Bernier, qui n’était pas du tout satisfait.
« On n’est pas sur la même longueur d’onde, c’est ce qui explique qu’on voit du jeu décousu qui manque d’exécution et de cohésion », a ajouté le capitaine.
DOMMAGE POUR CAPI
Ce qui est réellement dommage dans cette fin de saison en queue de poisson, c’est la façon dont se termine la carrière de Patrice Bernier.
Le capitaine, qui a quitté l’Europe en 2012 pour rentrer à la maison avec la tête pleine de rêves, n’aura pas droit à une dernière participation aux séries.
Questionné à ce sujet après le match, mercredi, Bernier a rappelé qu’il lui reste trois matchs. À moins d’un miracle peut-on ajouter.
Sans prendre de détour, il a admis qu’il ne voulait pas que ça se termine comme ça.
Et c’est sans parler des rumeurs qui amènent Alessandro Nesta pour remplacer Mauro Biello l’an prochain. Pourtant, ce gâchis ne porte pas uniquement la signature de l’entraîneur-chef, qui mérite de poursuivre l’expérience.
La preuve, c’est que malgré un manque de munitions évident, une saison difficile qui se termine péniblement, l’équipe a encore une chance mathématique d’être dans les séries à trois matchs de la fin du calendrier régulier.