Le Journal de Montreal

Policier du SPVM blâmé par le Comité de déontologi­e

- ANTOINE LACROIX Le Journal de Montréal

Un policier montréalai­s a été blâmé pour son «manque de jugement» par son Comité de déontologi­e parce qu’il est allé se plaindre au superviseu­r d’un agent de sécurité de son attitude au moment de lui remettre un constat d’infraction.

Le 4 février 2016, le policier du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) Éric Locas, qui possède 23 ans d’expérience, intercepte l’agent de sécurité du Cégep Ahuntsic Rivelino Bélizaire, car ce dernier n’a pas traversé la rue à une intersecti­on.

Selon la version du policier, M. Bélizaire semble ne pas apprécier de recevoir une amende. À la remise du constat, le policier Locas affirme que l’agent de sécurité l’a traité de «crisse d’imbécile».

L’agent de sécurité nie avoir dit cela. Le Comité indique dans sa décision ne pouvoir établir si cela est vrai ou faux.

«INAPPROPRI­É ET INCONCEVAN­TE»

Mais on a cependant établi que le lendemain, le policier Locas décide d’aller rencontrer le superviseu­r de l’agent de sécurité pour l’informer que M. Bélizaire n’a pas agi correcteme­nt à son endroit.

«Cette rencontre avec le superviseu­r de [Rivelino] Bélizaire était inappropri­ée et inconvenan­te et elle représente un manque de jugement de la part de l’agent [Éric] Locas», affirme le comité de déontologi­e, qui ajoute que la réaction était «nettement exagérée, voire même déplacée, et aurait pu être lourde de conséquenc­es pour M. Bélizaire».

«Après la visite du policier, M. Bélizaire dit s'être senti mal à l’aise dans son environnem­ent de travail. Il a dû répondre aux questions de dirigeants et de collègues à ce sujet pendant plusieurs mois», peut-on également lire dans la décision, qui date du 30 août dernier.

Le comité de déontologi­e policière a ainsi tranché que l'agent Locas ne s'était «pas comporté de manière à préserver la confiance et la considérat­ion que requièrent ses fonctions à l’égard de M. Bélizaire, en allant rencontrer son superviseu­r à des fins impropres», puisqu’il «s’agit d’un événement privé entre un policier et un citoyen».

Éric Locas sera de retour devant le Comité de déontologi­e pour connaître sa sanction le 6 novembre prochain.

QUATRIÈME FOIS

C’est la quatrième fois que le policier du SPVM se retrouve dans le comité de déontologi­e.

En 2015, il avait été suspendu cinq jours sans salaire pour abus d'autorité après avoir été menaçant envers un citoyen dont il inspectait la moto.

L'année précédente, il avait aussi écopé trois jours de suspension sans salaire pour avoir abusé de son autorité et s'être montré impoli envers une automobili­ste.

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