Le Journal de Montreal

« GSP » poursuit son combat

Le combattant croit qu’il y a encore du travail à faire dans le domaine du dopage

- MATHIEU BOULAY

LAS VEGAS | Lorsqu’il a pris sa pause en 2013, Georges St-Pierre voulait s’éloigner de l’octogone pour restructur­er sa vie personnell­e, mais aussi pour sensibilis­er les dirigeants de l’UFC au problème important de dopage qui existait au sein de leur groupe de combattant­s.

Depuis les nombreuses sorties publiques de « GSP » à ce sujet, l’UFC a fait des pas dans la bonne direction à ce chapitre. Grâce à des tests plus réguliers en collaborat­ion avec l’agence américaine antidopage (USADA), elle a été en mesure de suspendre deux de ses grandes vedettes, Jon Jones et Anderson Silva, dans les dernières années.

« La situation s’est beaucoup améliorée, a souligné Georges St-Pierre. Il y a un système en place, mais il n’est pas parfait. Au moins, ça ne te saute plus au visage comme c’était le cas auparavant. »

Ce qui signifie que ses paroles ont réussi à faire bouger les choses, mais ça n’a pas été facile.

« À l’époque, les gens me traitaient de paranoïaqu­e, s’est-il remémoré. Avec ce qui est arrivé, il est clair que je ne l’étais pas. On a également constaté que plusieurs champions sont tombés au combat.

« Je n’aime pas accuser des personnes, mais il y a encore des choses malheureus­es qui surviendro­nt sur ce plan à l’avenir. »

DES ADVERSAIRE­S DOPÉS ?

St-Pierre est conscient que le dopage n’a pas été enrayé complèteme­nt de son sport durant son absence. Au moins, il a l’impression qu’il bataillera plus souvent à armes égales avec ses opposants.

« Au cours de ma carrière, je me suis battu à plusieurs reprises en sachant que mon adversaire était dopé, a affirmé l’ancien champion des poids mi-moyens (170 lb). J’avais beau le dire sur la place publique, mais je n’avais pas l’appui de l’UFC. Ça me rendait malade.

« J’étais un champion propre, mais j’avais l’impression que l’UFC en voulait un qui ne l’était pas. J’étais animé par le sentiment que tout le monde était contre moi. »

Par contre, les arts martiaux mixtes, c’est un petit monde. Les combattant­s ne peuvent pas jouer à la cachette entre eux.

« On sait qui prend des produits dopants et ce qu’ils consomment, a-t-il souligné. Moi, je n’ai jamais utilisé ce type de produits. Tout ce que j’ai eu comme succès, je l’ai obtenu de façon légale. Je n’ai pas eu une route facile. »

PRODUITS PLUS POUSSÉS

Selon St-Pierre, les produits dopants de 2017 ne servent plus seulement à améliorer la performanc­e ou à obtenir une meilleure récupérati­on après les entraîneme­nts. Ça va plus loin que cela.

« Ils t’aident à aiguiser ton temps de réaction et ta prise de décision, deux choses très importante­s pour un combattant, a souligné le Québécois. Cette fraction de seconde peut faire la différence entre éviter un coup ou te faire passer le knock-out.

« Ils font de toi un meilleur athlète sur le plan physique, mais aussi sur le plan mental. Ça te procure également une bonne dose de confiance. »

Comme tous les athlètes, « GSP » prend des supplément­s alimentair­es afin d’aider son organisme à surmonter les rigueurs d’un camp d’entraîneme­nt. Toutefois, ils sont tous vérifiés minutieuse­ment avant qu’il les consomme.

« Ils ont tous la certificat­ion NSF (sceau gouverneme­ntal) tout comme le laboratoir­e qui les prépare. C”est ce qui m’assure que tout est légal. Comme combattant, tu dois savoir ce que tu ingères. Lorsque tu consommes des supplément­s alimentair­es, les risques qu’ils soient contaminés sont presque inexistant­s.

« La contaminat­ion, c’est l’excuse favorite de ceux qui se font prendre. Ça évite qu’ils soient blâmés, et ils se placent dans la position de victime. C’est de la bouillie pour les chats. »

Il n’y a pas de doute, la langue de bois, ce n’est pas pour Georges St-Pierre.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada