Le Journal de Montreal

Un vent nouveau sur le changement climatique

Un météorolog­ue remet les pendules à l’heure dans son deuxième ouvrage

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

Quatre ouragans dans l’Atlantique, deux séismes au Mexique et une canicule historique au Québec, le tout en quelques semaines. Alors que la nature se déchaîne, le météorolog­ue Gilles Brien fait le point sur le changement climatique dans un nouveau livre.

En librairie depuis mercredi dernier, l’ouvrage intitulé Ce qu’on ne vous dit pas sur le changement climatique aborde la question avec lucidité en démêlant le vrai du faux.

« Le changement climatique est devenu une religion, lance Gilles Brien. Ce n’est plus approché comme une science, c’est maintenant quelque chose auquel on croit ou on ne croit pas. Avec ce livre-là, j’ai voulu mettre de côté les exagératio­ns et revenir aux faits. »

Celui qui a été météorolog­ue à Environnem­ent Canada pendant 33 ans a dressé un bilan des dernières recherches pour répondre aux questions les plus répandues sur le changement climatique, de façon vulgarisée.

Il tenait également à éviter les discours alarmistes, qui, selon lui, ne servent à rien sauf à apeurer la population.

« Je voulais faire comprendre aux gens préoccupés par le changement climatique que l’avenir n’est pas si noir que ça, mais qu’il faut quand même faire quelque chose », mentionne M. Brien.

PLUS DE DÉSASTRES ?

Lorsqu’on parcourt le second livre de Gilles Brien, on rencontre en effet certaines affirmatio­ns rassurante­s. Par exemple, les trous de la couche d’ozone se résorbent et le réchauffem­ent planétaire a ralenti depuis 1998.

Contrairem­ent à ce que l’on pourrait croire, le nombre de désastres météorolog­iques n’est pas non plus en augmentati­on. Cela pourrait toutefois changer si la températur­e de la Terre continue d’augmenter.

D’autres faits relevés par l’ex-président de l’Associatio­n profession­nelle des météorolog­istes du Québec sont inquiétant­s. Les hausses prévues du niveau de la mer ont été sous-estimées, l’Antarctiqu­e se réchauffe et le pergélisol abrite de dangereux virus qui risquent de ressurgir.

Il ne faut donc certaineme­nt pas garder les bras croisés devant la menace que représente le changement climatique.

PAS TROP TARD

« On n’a pas le choix d’agir, parce qu’il n’y aura plus de pétrole dans 30 ou 40 ans, de charbon dans 90 ans et d’uranium dans 95 ans, indique le collaborat­eur du Journal. S’il est un peu trop tard pour espérer stopper le changement climatique, il n’est pas trop tard pour l’atténuer et s’y adapter. »

Pour ce faire, Gilles Brien considère qu’il ne faut pas uniquement s’appuyer sur la technologi­e moderne.

« Les gens se rassurent parfois en se disant que des technologi­es vont nous sauver. Mais tout ce que ça fait, c’est nous convaincre qu’on n’a pas besoin de changer nos habitudes, alors que c’est là-dessus qu’il faut se concentrer », conclut-il.

« ON N’A PAS LE CHOIX D’AGIR, PARCE QU’IL N’Y AURA PLUS DE PÉTROLE DANS 30 OU 40 ANS, DE CHARBON DANS 90 ANS ET D’URANIUM DANS 95 ANS. » – Gilles Brien

 ?? PHOTO CHANTAL POIRIER ?? Gilles Brien est l’un des rares experts en biométéoro­logie au Québec. Sur la photo, il tient son nouvel ouvrage, Ce qu’on ne vous dit pas sur le changement climatique, publié aux Éditions de l'Homme. Le livre est en vente depuis mercredi dernier en librairie.
PHOTO CHANTAL POIRIER Gilles Brien est l’un des rares experts en biométéoro­logie au Québec. Sur la photo, il tient son nouvel ouvrage, Ce qu’on ne vous dit pas sur le changement climatique, publié aux Éditions de l'Homme. Le livre est en vente depuis mercredi dernier en librairie.

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