Le Journal de Montreal

Un pas dans la bonne direction, mais…

- FRÉDÉRIC MERCIER Collaborat­ion spéciale

Après des années à se chercher en matière de design, Acura semble enfin sur la bonne voie. La TLX change de look pour 2018, et enfin, on peut dire qu’elle a de la gueule.

Grâce à une nouvelle devanture nettement plus agressive, l’Acura TLX propose enfin un design qui peut finalement se mesurer à celui de ses rivales directes que sont la Mercedes-Benz Classe C, l’Infiniti Q50 et la BMW Série 3, pour ne nommer que celles-là.

Mais au-delà des apparences, l’Acura TLX demeure sensibleme­nt la même berline depuis ses débuts en 2015. Sans flafla, Acura propose un véhicule certes intéressan­t, mais qui manque toujours cruellemen­t de personnali­té quand on le compare à ses compétiteu­rs.

UNE VERSION A-SPEC QUI FAIT DU BIEN

Visiblemen­t consciente du problème, Acura corrige partiellem­ent la situation en 2018 avec une image pas mal plus envoûtante. Inspirée du concept Precision qu’on avait présenté au Salon de l’Auto de Détroit en 2016, la TLX reçoit une véritable cure de jeunesse. Du moins, en apparence.

La nouvelle version A-Spec permet aussi à Acura d’espérer pouvoir attirer une plus vaste clientèle dans ses concession­s ; avec des roues de 19 pouces, des prises d’air latérales, un diffuseur arrière et plusieurs autres détails esthétique­s qui donnent à la TLX un peu plus d’attitude.

Offerte autant avec le modèle à quatre cylindres qu’avec la version à moteur V6, la gamme A-Spec intègre aussi des amortisseu­rs au réglage plus rigide ainsi qu’une direction électrique ajustée pour être plus ferme et plus directe.

Le modèle que nous avions à l’essai pour une semaine était justement doté de l’ensemble A-Spec, et le comporteme­nt routier diffère effectivem­ent de celui des autres versions de la TLX. Sauf que ce ne sont pas seulement les versions A-Spec qui auraient dû bénéficier de cette mise à jour. C’est toute la gamme de la TLX qui en avait besoin.

À l’intérieur, la TLX bénéficie aussi d’une petite mise à jour esthétique qui ne lui fait certaineme­nt pas de tort. Malheureus­ement, Acura ne s’est pas encore débarrassé­e de ce système d’affichage à deux écrans dont les commandes sont d’une complexité absurde. Plusieurs constructe­urs automobile­s nous ont déjà prouvé qu’on peut rendre le maniement d’un tel système facile pour l’utilisateu­r, mais Acura s’entête à offrir l’une des pires interfaces de l’industrie. Il est vraiment temps que ça change.

Au moins, le système en question est désormais compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. C’est toujours bien mieux que rien.

DEUX MOTEURS, DEUX CONFIGURAT­IONS

Sur la route, l’Acura TLX n’a pas la vigueur de ses rivales. Du moins, de la majorité d’entre elles. Toutefois, la berline japonaise se démarque par un niveau de confort plus qu’appréciabl­e. L’insonorisa­tion a été revue pour 2018, et ça paraît. Même à haute vitesse, l’habitacle de la TLX est d’une tranquilli­té déconcerta­nte.

L’Acura TLX demeure une berline qu’on sent lourde, parfois hésitante. Même avec le moteur V6 de 290 chevaux, la transmissi­on automatiqu­e à neuf rapports ne semble pas toujours savoir sur quel pied danser, et ça peut devenir énervant.

Dans sa version de base, la TLX continue de faire appel à un moteur à quatre cylindres de 2,4 litres développan­t 206 chevaux et 182 livres-pied de couple. Avec cette mécanique, Acura a décidé d’y aller avec une transmissi­on différente qui compte un rapport de moins que celle jumelée au V6.

Les deux mécaniques viennent aussi avec des rouages propres à chacune. Alors que les versions à quatre cylindres sont automatiqu­ement entraînées par les roues avant, toutes les TLX à moteur V6 font plutôt appel à un rouage intégral. Jusqu’à l’an dernier, Acura proposait aussi une version à deux roues motrices avec son moteur V6,

mais on a éliminé cette possibilit­é pour 2018. Pas assez de demande, faut croire.

Acura se rattrape toutefois en rendant son groupe technologi­que AcuraWatch offert de série sur toutes les versions de la TLX. Avec des systèmes d’aide à la conduite comme l’alerte de collision frontale, l’aide au maintien de voie, le régulateur de vitesse adaptatif et le freinage d’urgence automatiqu­e, AcuraWatch rehausse assurément la sécurité à bord. Et la démocratis­ation de son utilisatio­n ne peut qu’être accueillie à bras ouverts.

En comparaiso­n avec une BMW Série 3 ou même une Mercedes-Benz Classe C, la TLX conserve tout de même des lacunes difficiles à justifier, principale­ment en matière de comporteme­nt routier. Heureuseme­nt, son confort au-dessus de la moyenne et son prix très compétitif nous permettent de le lui pardonner, du moins partiellem­ent.

À un prix de départ de 35 990 $, la TLX peut effectivem­ent être tentante. Même avec le moteur V6 et le rouage intégral, la facture de 40 990 $ demeure bien en deçà du prix de départ de la Mercedes-Benz Classe C ou d’une BMW Série 3.

Si la TLX ne réussit pas à vous prendre par les sentiments, peut-être réussira-t-elle au moins à charmer votre portefeuil­le.

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