Le Journal de Montreal

Devenir Québécois grâce au cinéma

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

La Grande Bibliothèq­ue de Montréal a décidé de présenter une série de films québécois à des nouveaux arrivants, question de leur faire connaître la culture et l’histoire de leur nouveau pays d’accueil.

Parmi les titres projetés : Louis Cyr, Les Ordres, Mon oncle Antoine et Maurice Richard.

Voici une liste de films que j’aimerais montrer aux immigrants pour les aider à mieux nous connaître.

RÉJEANNE PADOVANI

Selon le magazine Maclean’s, le Québec est la province la plus corrompue au pays. Vrai, pas vrai ? Une chose est sûre : nous méritons certaineme­nt une place sur le podium.

Le film de Denys Arcand a beau avoir été tourné en 1973, il reste toujours pertinent. Le maire lubrique, l’avocat ambitieux, l’entreprene­ur en constructi­on véreux, le ministre de la Voirie aux mains baladeuses et aux poches profondes, les escortes, la mafia – la galerie de personnage­s qu’on y croise semble tout droit sortie du « best of » de la commission Charbonnea­u.

Si vous voulez savoir pourquoi « Un chum, c’est un chum » devrait être la devise de la Belle Province et si vous voulez comprendre comment fonctionne l’État québécois, c’est le film à regarder !

Vous comprendre­z pourquoi il y a autant de cônes orange dans nos rues...

VOTEZ BOUGON

Pourquoi exploiter tes ressources naturelles quand tu peux laisser les provinces de l’Ouest faire la sale job à ta place et t’envoyer une partie de leurs profits en péréquatio­n ?

Au Québec, le seul pipeline qu’on accepte est celui qui transporte des billets verts en provenance de l’Alberta.

Pas étonnant que la famille Bougon soit si populaire : on se reconnaît dans cette bande d’assistés sociaux qui se poignent le beigne, vivent aux crochets de l’État et fourrent le système.

Champions du travail au noir, as de la combine et maîtres du système D, les Bougon sont au peuple ce que les personnage­s de Réjeanne Padovani sont à la bourgeoisi­e. La comédie vulgaire et truculente de Jean-François Pouliot (qui a choqué les curés de la critique lors de sa sortie, décrochant même un beau gros 6 de l’auguste Médiafilm) devrait être présentée en programme double avec le film d’Arcand, car c’est son versant populaire.

La bière remplace le champagne et on préfère la camisole sale à la cravate en soie, mais ce sont les mêmes crosses.

ELVIS GRATTON

« Moé, j’suis un Canadien québécois, un Français canadien-français, un Américain du Nord français, un francophon­e québécois canadien, un Québécois d’expression canadienne-française française, un Canadien américain francophon­e d’Amérique du Nord, un Franco-Canadien du Québec, un Québécois canadien... »

Voilà, tout est dit.

LES FILMS DE FESSES

Au Québec, l’égalité hommesfemm­es nous tient particuliè­rement à coeur. La preuve ? Dans les années 70, nous avons tourné une série de chefs-d’oeuvre mettant en vedette des femmes indépendan­tes qui jouissaien­t librement et sans entrave.

Parmi ces classiques mettant en vedette nos plus grands tragédiens, comme Donald Lautrec, Paul Berval et Serge Laprade : Y a plus de trou à Percé, Tout feu tout femme, Les chats bottés, Viens mon amour et Sept fois par jour.

Preuve que ces oeuvres féministes étaient de qualité : Chantal Renaud, la conjointe de notre ancien premier ministre Bernard Landry, y a même participé.

C’est du sérieux.

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Des films pour montrer aux immigrants qui nous sommes...
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