MISSION ACCOMPLIE
La barre avait été placée très haut à la suite du succès des Mondiaux de gymnastique artistique de Glasgow en 2015, et Montréal a démontré au cours de la dernière semaine qu’elle était capable de faire tout aussi bien.
On a réussi à transformer le vaste Stade olympique en un endroit chaleureux et bruyant pour assister aux prouesses des meilleurs gymnastes de la planète.
Ce fut un spectacle haut en couleur et la machine était bien rodée dans l’ensemble.
Les organisateurs de ces 47es championnats du monde avaient des appréhensions compréhensibles il y a quelques mois au sujet des foules qui allaient assister aux compétitions.
« La réponse du public a dépassé toutes nos espérances alors que plus de 50000 billets ont été vendus, a confirmé Richard Crépin, président du comité organisateur, hier, en ce dernier jour des Mondiaux. On a même aperçu des revendeurs de billets devant l’entrée du stade durant la fin de semaine. Je n’aurais jamais cru cela possible pour une rencontre internationale de gymnastique au Québec. »
Il a mentionné que le nouveau président de la Fédération internationale de gymnastique, le Japonais Morinari Watanabe, a été conquis par Montréal, quittant le site avec un large sourire dimanche soir.
LÉGER SURPLUS
« Les dirigeants de la Fédération internationale se posaient un bon nombre de questions au sujet de notre capacité à organiser des championnats du monde à la hauteur des précédents, dans un stade qui n’a pas toujours eu bonne réputation, a raconté Crépin. On a su remplir nos engagements grâce à un travail d’équipe inlassable. »
L’événement a été un tel succès sur le plan de la vente des billets que les organisateurs estiment qu’ils pourront dégager un léger surplus, dans un budget totalisant 14,5 millions $. Cet excédent sera divisé entre les fédérations de gymnastique du Canada et du Québec.
« On tenait à présenter ces Mondiaux de gymnastique à Montréal – pour la première fois depuis 1985 – afin que l’événement puisse rejaillir sur notre sport et mettre en lumière l’excellence des gymnastes canadiens », a expliqué Crépin, qui agit aussi comme président du conseil d’administration de Gymnastique Canada, une fédération qui compte 600 000 membres.
« Le financement a été très difficile, mais on a réussi à s’en sortir la tête haute. Les compagnies qui ont refusé d’embarquer ont dû regretter leur décision. »
PERFORMANCE HISTORIQUE
Crépin a vibré très fort vendredi soir en voyant Ellie Black, de Halifax, être couronnée vice-championne au concours multiple individuel.
« On a assisté à de solides performances de nos athlètes durant toute la semaine et Ellie a écrit une page d’histoire en devenant la première gymnaste canadienne à remporter une médaille au concours multiple individuel dans le cadre des Mondiaux. Sa performance éblouissante, qui a bien failli lui valoir la médaille d’or, m’a ému au plus haut point.
« Ellie m’avait dit, avant le début des compétitions, de parier sur ses chances d’obtenir une place sur le podium et elle a su respecter sa promesse en offrant le genre de performance qui fera d’elle un modèle et une source d’inspiration pour tous les jeunes gymnastes au pays. C’était un scénario hollywoodien, même si Ellie a pleuré à chaudes larmes parce que le titre de championne lui a échappé par l’infime marge d’un dixième de point. »
La seule déception de Crépin a été la blessure subie par le Japonais Kohei Uchimura dès la première journée des qualifications.
« C’est le meilleur gymnaste de l’histoire et il était en quête d’un septième titre consécutif de champion du monde. J’aurais tellement aimé que le public puisse admirer son talent exceptionnel. Les blessures sont toutefois le lot des athlètes à ce niveau. »
Enfin, Bianelle Legros, directrice générale adjointe, n’a pas manqué de remercier Nadia Comaneci, qui a fort bien joué son rôle d’ambassadrice durant toute la semaine.
« Elle a été une pierre angulaire dans notre plan. Nadia a pu constater que sa popularité est toujours aussi grande à Montréal », a-t-elle dit.