Une rentabilité incertaine
Les analystes sont partagés quant au potentiel gazier québécois, mais certains y voient un tremplin pour l’économie de la province.
« En termes de qualité, on a probablement un bon gisement. Le problème, c’est le prix », indique le physicien Normand Mousseau, chercheur à l’Université de Montréal et auteur du livre La révolution du gaz de schiste.
Alors que le gaz naturel se négociait à plus de 8 $ par million de BTU en août 2008, il a dégringolé à 2,52 $ en 2016 et devrait se maintenir autour de 3,40 $ en 2018, selon l’EIA (Agence d’information sur l’énergie des États-Unis).
DEMANDE CROISSANTE
Mais le prix devrait croître, d’après l’EIA, car la demande pour le gaz augmentera de 51 % entre 2014 et 2040, aux dépens de la demande pour le charbon ou le pétrole.
Dans ce contexte, en plus de gagner en rentabilité, l’exploitation du gaz deviendra politique, selon Jean-Louis Schilansky, président du Centre Hydrocarbures non conventionnels, en France.
« L’examen des ressources prouve qu’à l’horizon de 2040, 30 % de la production de gaz au niveau mondial sera du gaz de schiste. Il sera d’autant plus incontournable que les pays y verront un levier majeur pour sécuriser leurs approvisionnements », analyse-t-il.
Pour Germain Belzile, de l’Institut économique de Montréal, l’industrie gazière permettrait de créer de la richesse au Québec, car les salaires versés dans ce secteur sont bien plus élevés que la moyenne.