Les musées réclament une meilleure aide financière
QUÉBEC | Malgré les recommandations émises par un groupe de travail en 2013 afin d’améliorer le sort du réseau muséal, les institutions souffrent toujours de sous-financement, déplore la Société des musées du Québec.
Le Groupe de travail sur l’avenir des musées (GTAM) rendait public en novembre 2013 un rapport de 200 pages dans lequel il élaborait 61 recommandations pour améliorer la situation des musées. Les coûts de ce travail, commandé par le ministre péquiste de l’époque, Maka Kotto, se sont élevés à 126 832 $, selon le ministère de la Culture et des Communications.
Quatre ans plus tard, à peine huit mesures ont été réalisées, peut-on constater dans l’étude des crédits du ministère de la Culture. Du reste, 37 mesures ont été écartées, six sont en « suspens » et dix sont « en cours ».
ENVELOPPE INCHANGÉE
« Le réseau est encore en besoin », commente sans hésitation Stéphane Chagnon, directeur général de la Société des musées du Québec (SMQ).
Parmi les mesures phares du rapport, on recommandait une révision du Programme d’aide au fonctionnement pour les institutions muséales (PAFIM). Insistant sur le sous-financement et l’absence d’indexation des subventions depuis 2007, le comité recommandait de réformer cette mesure de soutien et d’augmenter son budget de 17 M$ à 28 M$.
Si l’État a bel et bien apporté des modifications, l’enveloppe financière, elle, est demeurée la même, dénonce M. Chagnon.
« On a déshabillé Pierre pour habiller Paul. On a pris le 17 M$ et on l’a distribué différemment en fonction des nouveaux critères quantitatifs », déplore-t-il, rappelant que 34 musées ont dû vivre avec une diminution de leurs ressources.
La porte-parole du ministère de la Culture, Annie LeGruiec, rappelle néanmoins que 450 M$ ont été injectés dans le réseau muséal au cours des cinq dernières années. Le gouvernement a aussi formé en 2016 une table interministérielle afin de mettre en place un processus d’agrément des institutions muséales, comme recommandé dans le rapport.
À court terme, la SMQ est toujours en attente des détails entourant le nouveau projet de politique québécoise de la culture.