Associé aux Kabila dans le diamant et les mines artisanales
Dès le début de son règne, en 2001, Joseph Kabila a fait d’Emmanuel Adrupiako le directeur financier de son cabinet. Rapidement, son homme de confiance s’est associé à sa famille dans de multiples entreprises. Ensemble, ils contrôlent notamment près d’une centaine de permis d’exploration de diamant.
L’une des entreprises minières qu’ils possèdent, Acacia SARL, détenait même en 2014 des participations dans des mines artisanales de cuivre et de cobalt protégées par des soldats du gouvernement, dans la province du Katanga, selon un rapport qu’ont financé la Banque mondiale et le gouvernement britannique.
« Ces militaires veillent, si nécessaire par la force, à ce que les exploitants artisanaux vendent leur production exclusivement aux propriétaires des sites d’exploitation d’où ils ont extrait le minerai et à personne d’autre », affirme le rapport rédigé par la française Sofreco en 2014. Les « creuseurs » extraient tant bien que mal le minerai à coups de bêche et de pioche, presque à mains nues.
LIENS D’AFFAIRES
Acacia et sa filiale Kwango Mines SARL appartiennent toujours à la famille Kabila et à Adrupiako. L’agence de presse Bloomberg faisait état de ces liens d’affaires dès décembre dans une vaste enquête sur la fortune du maître de la RDC, qui s’accroche illégalement au pouvoir.
L’avocat d’Adrupiako précise que son client est associé aux Kabila au sein d’Acacia et de Kwango Mines depuis le milieu des années 2000. Son associé et lui avaient alors besoin de 6 M$ US pour démarrer leurs activités minières. Ils ont alors « présenté un business model [sic] qui a attiré l’attention de la famille, explique Me Nima Hejazi. Voilà comment le lien a été établi de manière tout à fait fortuite. »
L’avocat assure toutefois que ces compagnies sont strictement engagées dans l’exploration et qu’elles n’ont jamais enregistré de revenus. Il nie que son client soit impliqué dans les mines artisanales.