Les Alouettes doivent oublier les éliminatoires
Après un début de match encourageant, l’équipe montréalaise s’effondre au quatrième quart face aux Eskimos
Les partisans des Alouettes peuvent faire leur deuil : leur équipe favorite est désormais écartée de la course aux éliminatoires de la Ligue canadienne de football, et les dernières semaines du calendrier régulier s’annoncent pour le moins grises dans le nid montréalais.
Une défaite de 42 à 24 encaissée aux mains des Eskimos d’Edmonton, hier après-midi au stade Percival-Molson, a sonné le glas de la troupe agonisante du directeur général et entraîneur-chef Kavis Reed.
La mauvaise nouvelle pour celui-ci, c’est que le long supplice de son club se poursuivra pour encore trois joutes sans signification, un calvaire marqué par le congédiement du pilote Jacques Chapdelaine et une abominable séquence de huit revers.
« C’est très difficile à accepter, on avait un groupe pour connaître du succès, a déclaré le Québécois Samuel Giguère, visiblement ébranlé par la troisième non-qualification de suite des Alouettes. On veut essayer de s’améliorer et on doit prendre les prochains matchs comme le début de la saison suivante. »
« Ça fait trois ans qu’on change d’entraîneur et c’est dur à avaler. On a été souvent malchanceux, mais je suis fier des gars. On s’en va dans la bonne direction et de belles choses s’en viennent », a renchéri son coéquipier Nicolas Boulay.
DÉPART CANON
Les « Oiseaux » avaient de bonnes intentions en cette journée de l’Action de grâce. Ils ont remercié les quelque 18000 personnes venues braver une météo exécrable en s’emparant d’une priorité de 15 à 0, ce qui laissait présager un rayon de soleil à travers les nuages planant au-dessus de l’équipe.
Néanmoins, c’était sans compter l’attaque des visiteurs, qui ont freiné une série de six échecs. La combinaison Mike ReillyBrandon Zylstra a réussi quelques longs jeux aériens, tandis que C.J. Gable a totalisé deux touchés.
Pour sa part, le quart Drew Willy, des Alouettes, a connu une journée ordinaire, commettant deux interceptions au quatrième quart. Sur la seconde d’entre elles, Ernest Jackson n’a pu maîtriser une passe facile et Chris Edwards a couru 68 verges pour le majeur, confirmant le funeste sort des Moineaux. D’haquille Williams a enfoncé le dernier clou dans le cercueil des perdants avec un attrapé de 25 verges lui valant son quatrième majeur de la campagne.
« On s’attendait à gagner, mais notre exécution n’était pas assez bonne. Il y a eu des erreurs, dont celle en fin de partie. Ce genre de chose est survenu trop souvent cette année et c’est ce qui est décevant, s’est qu’on se bat soi-même », a affirmé Reed.
LA DÉFENSE DONNE LE TON
En dépit de la pluie battante, les favoris de la foule étaient littéralement en feu pendant les premiers instants du match — ce qu’on n’a pas vu très souvent cette saison — et c’est leur défense qui a donné le ton. Tyrell Sutton a ouvert la marque à l’aide d’une course de huit verges dans la zone des buts après un dégagement bloqué par Boulay.
Environ deux minutes plus tard, Gable a offert six points de plus aux « Moineaux » en étant incapable de conserver le ballon à la suite d’un contact avec Branden Dozier. Le coéquipier de celui-ci, Brandon Stewart, a aussitôt capté au vol l’objet ovale pour galoper sur une distance de 55 verges et porter le pointage à 12 à 0.
Cependant, les Eskimos (8-6) ont brisé la glace après un placement de Boris Bede. Gable s’est racheté avec deux touchés entrecoupés par un botté de précision de Swayze Waters au deuxième quart, de sorte que l’avance des Alouettes (3-12) a été réduite à un seul petit point.
Nik Lewis a raté une deuxième rencontre d’affilée en raison d’une blessure aux ischiojambiers. Jonathon Mincy brillait aussi par son absence.
Les Alouettes auront droit à une semaine de congé avant d’accueillir les Tiger-Cats de Hamilton le 22 octobre, dans le cadre de leur dernier affrontement local en 2017.