Le Journal de Montreal

Il voulait jouer sans contact Suspendu !

Deux jeunes ont demandé à ne pas jouer au niveau où on permet les mises en échec

- CARL VAILLANCOU­RT

TERREBONNE | Deux joueurs de hockey qui ont déjà subi de sérieuses blessures ont été suspendus parce qu’ils refusent de jouer dans le midget BB où les mises en échec sont permises.

Simon-Pierre Jacques, 16 ans, et un ado de 17 ans de Terrebonne qui refuse d’être identifié devront purger une suspension de respective­ment deux et un mois parce qu’ils ne veulent plus être frappés sur la glace.

« La seule chose que je veux, c’est de jouer au hockey et avoir du plaisir sans être blessé. En ce moment, j’ai juste peur de faire une autre commotion », a expliqué le jeune de 17 ans.

L’adolescent, qui vit sa dernière saison comme joueur de hockey mineur, a déjà subi deux commotions cérébrales en 2014-2015. Une troisième commotion pourrait avoir des conséquenc­es irréversib­les sur son cerveau.

« Les jeunes qui font trois commotions cérébrales sont 10 fois plus à risque de contracter des maladies comme l’Alzheimer ou des problèmes d’apprentiss­age à l’école, ce qui hypothèque leur avenir », explique Dave Ellemberg, spécialist­e des commotions cérébrales.

De son côté, Simon-Pierre Jacques a subi une grave blessure au dos il y a deux ans.

TRANSFERT

Les deux joueurs ont disputé les cinq premières parties au début de la saison avec les Titans de la Rive-Nord, niveau midget BB, mais ont demandé d’être transférés dans le midget A, où les mises en échec ne sont pas permises.

Les deux hockeyeurs ignoraient que les mises en échec étaient permises à ce niveau, puisque Hockey Québec a effectué un changement de réglementa­tion cette année. À la suite de leur demande, ils ont été suspendus par le président de l’organisati­on des Titans de la Rive-Nord, Raymond Dion, qui n’était pas disponible hier pour répondre au Journal.

« Dès les premiers matchs qu’on a joués, c’était fou. Les joueurs se frappaient de façon dangereuse. Je n’ai pas l’intention de jouer dans la Ligue nationale. Je veux juste jouer et m’amuser pour une dernière saison de hockey, mais je ne veux pas hypothéque­r mon avenir », dit Simon-Pierre Jacques, qui veut devenir pilote d’avion.

De son côté, l’adolescent de 17 ans pourrait voir sa suspension être levée d’ici la fin de la semaine, selon son père, puisqu’un billet du médecin a été envoyé hier à l’organisati­on de hockey mineur.

HOCKEY QUÉBEC EN DÉSACCORD

Simon-Pierre Jacques a porté plainte à Hockey Québec après sa suspension.

« Hockey Québec, tout comme Robert Brisebois, vice-président de Hockey Laurentide­s-Lanaudière, n’endosse pas une suspension pour ce jeune », a expliqué la porte-parole de Hockey Québec, Marie-Joël Desaulnier­s.

La décision rendue par M. Dion pourrait être révoquée alors qu’un comité de discipline sera chargé de trancher dans les deux dossiers.

« On ne veut pas brimer les jeunes », a expliqué Éric Laliberté, vice-président Hockey de l’Associatio­n de hockey mineur de Sainte-Anne-des-Plaines.

« DÈS LES PREMIERS MATCHS QU’ON A JOUÉS, C’ÉTAIT FOU. LES JOUEURS SE FRAPPAIENT DE FAÇON DANGEREUSE. JE VEUX JUSTE JOUER ET M’AMUSER POUR UNE DERNIÈRE SAISON DE HOCKEY, MAIS JE NE VEUX PAS HYPOTHÉQUE­R MON AVENIR » –Simon-Pierre Jacques

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, CARL VAILLANCOU­RT Simon-Pierre Jacques a déjà subi une grave blessure au dos et ne veut pas risquer son avenir en jouant avec des mises en échec.

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