Le Journal de Montreal

Me Fouques relance le Barreau dans l’affaire Aubut

L’avocate souhaite que le syndic réévalue sa plainte

- PIERRE-PAUL BIRON

QUÉBEC | L’avocate Amelia S. Fouques revient à la charge dans l’affaire Marcel Aubut en sommant le syndic du Barreau du Québec de se pencher à nouveau sur les allégation­s de harcèlemen­t sexuel qu’elle impute à celui qui a été nommé avocat émérite par l’institutio­n.

Me Fouques avait déposé une première plainte en 2015, soutenant qu’Aubut l’avait harcelée à trois reprises dans les années précédente­s.

Le dossier avait été abandonné par l’avocate après que le syndic eut refusé de porter la cause devant le Conseil du Barreau. Son fils de 15 ans, qui avait été interrogé dans le processus, lui demandait notamment de mettre fin aux procédures en raison de la pression sur la famille.

« Mon fils a vieilli et je ne lâche pas l’os facilement. Je demande aujourd’hui que ça aille devant le Conseil. Ce n’est pas au syndic de trancher s’il y a faute ou non, c’est au Conseil », soutient l’avocate qui a fait part de ses demandes à l’organisme par courriel au cours des derniers jours, « sans obtenir de réponse pour l’instant ».

Dans ce message, elle « exige du syndic du Barreau un travail sérieux ». Elle déplore que l’organisme ait « fermé le dossier en disant “circulez, il n’y a rien à voir” » et souhaite voir Aubut puni pour les agissement­s allégués.

« Il ne mérite pas d’être avocat et encore moins d’être avocat émérite. Si lui est émérite, moi je ne veux plus rien savoir d’être avocate. Ce sera une honte pour tous les avocats », clame Me Fouques.

HISTOIRE QUI SE RÉPÈTE

Invitée à commenter l’histoire du producteur de cinéma américain Harvey Weinstein, accusé par des actrices de harcèlemen­t et d’agressions sexuelles, Amelia S. Fouques s’est dite déçue de voir l’histoire se répéter.

« Ça démontre la peur des gens de dénoncer ces actes et c’est dommage. Les gens devraient être plus solidaires pour parler de ce genre de comporteme­nts. Dans mon combat, certains m’ont soutenue dans le privé, mais jamais en public, ce n’est pas comme ça qu’on va avancer », croit l’avocate.

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AMELIA S. FOUQUES Avocate

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