Les centrales nucléaires vulnérables
Rapport alarmant en France
PARIS | (AFP) Les centrales nucléaires françaises sont vulnérables à des attaques extérieures, ont assuré hier des experts mandatés par Greenpeace, en réclamant en particulier une meilleure sécurisation des piscines de stockage du combustible usé.
L’électricien EDF a immédiatement rejeté ces accusations, assurant que les centrales françaises étaient « sûres, bien surveillées et très bien protégées ».
Dans un rapport dont les extraits les moins sensibles ont été publiés hier, sept experts mandatés par l’ONG se sont penchés notamment sur la capacité de résistance des piscines d’entreposage des combustibles nucléaires usés, en France et dans les centrales belges de Doel et Tihange.
Ils pointent du doigt le fait que ces piscines, pouvant contenir plus de combustibles que les coeurs des réacteurs, ne sont pas protégées comme ces derniers par des enceintes de confinement renforcées.
Or en cas d’évaporation de l’eau, le combustible peut « s’échauffer et relâcher dans l’environnement une grande partie de sa radioactivité », a expliqué lors d’une conférence de presse Yves Marignac, directeur de l’agence d’étude sur le nucléaire Wise-Paris.
SCÉNARIOS
Les conséquences d’une attaque frappant une piscine seraient « potentiellement supérieures à celle d’un accident majeur survenant sur un réacteur », a-t-il averti.
Les experts n’ont pas voulu faire de distinction entre les centrales sur ce point. « Toutes les piscines sont les mêmes », a commenté Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France.
Le rapport basé sur des éléments publics (publication des opérateurs industriels ou des autorités, articles, observations sur le terrain) étudie plusieurs scénarios d’attaque, notamment le crash volontaire d’un avion ou d’un hélicoptère et le tir d’arme antichar.