Trudeau vs Trump
Le premier ministre Justin Trudeau trouvera aujourd’hui chaussette à son pied (!) en la personne de Donald Trump. Ce n’est certes pas un selfie ou une couverture de magazine qui feront broncher The Donald.
Il s’agit de l’enjeu le plus névralgique auquel monsieur Trudeau a eu à faire face jusqu’à maintenant. Au-delà du culte de l’image qui monopolise l’attention dirigée vers le PM depuis le début de son mandat, il faut savoir que, en coulisses, les relations avec les États-Unis représentent une préoccupation de tous les instants.
PRIORITÉ
Il s’agit de LA priorité pour le gouvernement Trudeau. Toutes les semaines, des émissaires sont mandatés pour sensibiliser des homologues américains aux dangers de mettre la hache dans l’ALENA. On cible les gouverneurs, les sénateurs, les maires et autres influenceurs de chez l’oncle Sam. Le scénario idéal serait évidemment que Trudeau puisse influencer directement le président américain.
Mais soyons réalistes. Vous ne pouvez pas vous présenter devant un être aussi imprévisible et bizarre que Donald Trump sans vous prémunir d’une solution de rechange.
PLAN B
J’ai ainsi l’impression que le face-àface avec le président servira surtout à nourrir la bête médiatique. À tenter de conserver le mirage que le PM et le président s’affairent à résoudre les différends qui font rage sur une multitude de fronts commerciaux.
Dans les faits, le travail le plus névralgique se fera auprès des membres de la chambre des représentants. Le système politique étant ce qu’il est, le président ne pourrait pas décider unilatéralement de mettre la hache dans l’ALENA. Comme les relations ne sont pas au beau fixe entre Trump et les républicains, le travail acharné effectué à l’ombre des caméras depuis plusieurs mois pourrait rapporter en permettant de lier les mains du président. Justin Trudeau joue gros. Très gros. Et il le sait fort bien.