Les géants américains doivent investir pour « un Québec plus fort »
Le PDG de Desjardins annonce la création d’un fonds de 50 M$
Le PDG du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, interpelle les géants comme Microsoft, Google, Facebook, Samsung et IBM pour qu’ils investissent ici, mais se garde bien de citer Netflix, à l’occasion du Forum FinTech, au Palais des congrès de Montréal, hier.
« Mon message, très humblement, est de dire à ces gens-là : “Si vous venez ici, comme acteurs importants, je m’attends à ce que vous aidiez à construire un Québec plus fort” », a dit le grand patron du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, en mêlée presse après avoir prononcé un discours.
Guy Cormier refuse de porter un jugement sur ces géants, il dit même être fier qu’ils choisissent de s’installer au Québec, mais aimerait qu’ils mettent leur capacité de distribution et de commercialisation au service de nos compagnies. Il cite aus- si l’exemple de Workday, une entreprise californienne, qui a ouvert un bureau ici à la demande du Mouvement Desjardins.
QUATRIÈME RÉVOLUTION
M. Cormier qualifie l’arrivée massive des nouvelles technologies comme étant une quatrième révolution industrielle. Pour lui, les nouveaux joueurs ont un effet perturbateur réel sur l’économie d’ici.
« Certains ne vont pas s’en remettre », a-til admis. Pour le chef du Mouvement Desjardins, l’industrie financière devra réviser en profondeur ses modèles d’affaires.
Le grand patron a d’ailleurs profité du Forum pour annoncer la création d’un fonds de 50 millions $ destiné aux technologies financières et à l’intelligence artificielle, avec la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).
La Caisse et Desjardins y mettront chacun 25 millions $. L’objectif est de franchir le cap du 75 millions $. D’autres institutions pourraient s’ajouter d’ici la date de clôture prévue vers la fin de l’année. L’argent devrait être disponible d’ici 2018.
GÉANTS DE DEMAIN
Le chef du Mouvement Desjardins a insisté sur l’importance d’un tel fonds. « Nous voulons construire des géants d’ici qui ne seront pas avalés par des entreprises internationales », a-t-il affirmé.
« La Caisse pouvait le faire seule, mais l’idée était de fédérer un fonds pour permettre la participation de l’ensemble des institutions financières », a affirmé au Journal Pierre Miron, chef des opérations et des technologies de l’information à la Caisse.
Selon M. Miron, grand responsable des fintechs de la CDPQ, il faut accélérer le développement des technologies financières en rendant disponibles les données des institutions financières. Il précise d’ailleurs que ce fonds ne vise pas la recherche, mais bien le développement de solutions concrètes.