Le Journal de Montreal

Comment élever votre chien rapporteur

- Patrick Campeau patrick.campeau @quebecorme­dia.com

Certains chasseurs sont déçus que leur fidèle compagnon ne soit pas aussi performant sur le terrain qu’ils le souhaitera­ient.

Comme c’est souvent le cas pour plusieurs autres domaines, à l’occasion, on a la ferme impression de savoir ce qu’il faut faire pour arriver à nos buts.

On fait malheureus­ement face dans bien des situations à certaines déceptions ou à de mauvaises surprises à cause d’un manque de connaissan­ce.

Si on n’a pas vraiment de besoins spécifique­s et qu’on recherche simplement un chien pour la maison et la famille, la plupart des clébards feront l’affaire. À l’opposé, si l’on veut acquérir un chien et en faire un bon partenaire de chasse, vous devez faire vos devoirs.

SPÉCIALIST­E

Alain Jetté, de Saint-Lambert, est un éleveur et un entraîneur expert. Il est juge de plusieurs épreuves sanctionné­es par le Canadian Kennel club pour des chiens de chasse rapporteur­s. Ce propriétai­re du chenil spécialisé AJ Top Retriever a même réussi à qualifier cinq de ses bêtes au National et au Grand Master Hunter.

Ce chasseur de sauvagine d’expérience a bien voulu conseiller les gens qui désirent aider leur animal à devenir un meilleur allié.

FORMATION

√ Optez pour des entraîneme­nts en deux volets avant la saison de chasse, soit sur l’obéissance et le contrôle, et sur le travail au champ avec manchon et oiseaux factices.

√ Favorisez des cours d’obéissance courts et fréquents ne dépassant pas 10 minutes sur des poses immobiles suite au coup de feu.

√ Pour conserver l’intérêt du chien à son maximum, les séances d’éducation doivent se dérouler sur de courtes périodes comportant trois ou quatre exercices de rapports d’oiseaux.

√ Priorisez l’obéissance afin d’avoir un chien en contrôle. Il comprendra mieux son rôle et vos attentes. N’oubliez pas que rien ne stimule plus un représenta­nt de l’espèce canine qu’une vraie situation de chasse.

√ Reproduise­z des séquences qui surviennen­t lors de l’activité de prélèvemen­t. Par exemple, positionne­z-le à vos côtés dans la cache, armé de votre fusil et claironné des appels de migrateurs. Demandez à un ami caché dans le champ de répondre à vos calls, de lancer un appelant très haut et de faire semblant de le viser puis de faire feu. Après la chute de l’oiseau factice, vous comptez jusqu’à trois, voire jusqu’à cinq, puis dites le nom du chien à voix haute. Cela lui indiquera qu’il doit partir chercher le gibier ailé abattu.

√ Lors des séances de formation, choisissez des sites qui ressemblen­t à vos environnem­ents de chasse, car s’il découvre des endroits couverts, denses et sales qu’il n’a jamais vus, il y a de fortes chances qu’il refuse d’y aller.

√ Terminez toujours l’entraîneme­nt sur une note positive. Il en gardera un bon souvenir et aura hâte aux prochaines séances.

À PRÉCONISER

√ En plus de penser à votre sécurité, songez constammen­t à celle de votre chien.

√ Entraînez-le à sauter des obstacles. N’embarquez pas en même temps que lui dans l’embarcatio­n et ne le faites pas avec le fusil entre vos mains.

√ Lors des chasses au champ, assurez-vous que les clôtures n’ont pas de barbelés qui pourraient causer des blessures à votre rapporteur et le rendre craintif.

√ Lors de l’installati­on des appelants sur la terre ferme, positionne­z votre bête dans sa cache et il doit y rester pour ne pas vous déranger, surtout dans le cas d’un jeune chien.

√ Avant de quitter à bord d’une embarcatio­n, vérifiez qu’il a fait ses besoins.

√ Durant les chasses tardives en eau très froide, mettez une veste de néoprène à votre chien et prévoyez du chauffage ou une couverture pour le réchauffer à son retour.

√ Cousez une pièce de matériel résistante, mais souple, sur la partie extérieure de sa veste de néoprène, à la hauteur du poitrail, afin de le protéger de blessure grave dans les endroits peu profonds et bondés de branches.

√ Apportez de l’eau et un contenant pour votre compagnon.

À ÉVITER

√ Par mesure de sécurité, ne chassez jamais avec un chien hors de contrôle.

√ N’attachez pas votre compagnon canin en laisse à une embarcatio­n, sans le surveiller, car il pourrait se pendre en sautant à l’extérieur du bateau.

√ Évitez les colliers étrangleur­s lors de l’activité de prélèvemen­t, car il pourrait rester coincer et même s’étrangler.

√ N’envoyez pas un chien qui regarde partout après la chute d’un oiseau, car cela indique qu’il ne l’a pas vu tomber.

√ Ne pas respecter les capacités de votre animal met sa sécurité en péril.

√ Il ne faut pas tolérer que votre bête jappe pendant la chasse.

√ N’acceptez jamais qu’il joue avec les gibiers ailés, qu’il les croque ou les mange.

√ Ne le récompense­z sous aucune considérat­ion s’il est hors de contrôle afin qu’il ne renforciss­e ses mauvaises habitudes qui deviendron­t alors incorrigib­les.

√ N’envoyez pas plus d’un chien sur le même oiseau, favorisez le travail en solitaire.

√ Ne lancez pas de branches d’arbre pour l’amuser. Il risque éventuelle­ment de vous rapporter des bouts de bois s’il ne trouve pas l’oiseau atteint.

√ N’initiez jamais un jeune chien aux coups de feu dans un champ de tir. Pour en savoir plus, visitez le site www.ajtop.com ou composez le 450 465-9010.

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PHOTO COURTOISIE Souvenez-vous que l’excellence du travail sur le terrain de votre chien rapporteur est le reflet de la qualité du temps et des efforts que vous aurez consacrés pour son entraîneme­nt.
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