Le Journal de Montreal

La foi commence à s’effriter

- MARC DE FOY marc.defoy@quebecorme­dia.com

Ça remonte à l’époque où le directeur général du Canadien était Bob Gainey. Dans le cadre d’une entrevue pour notre cahier hockey du début de la saison, je lui avais demandé quel message il pouvait envoyer aux amateurs.

Le contexte était identique à celui de cette année. L’équipe semait le doute dans l’esprit de beaucoup de monde. Les partisans étaient sceptiques.

En homme prudent qu’il est, Gainey avait évité de se mouiller. Il n’avait fait aucune promesse. Sa réponse n’avait rien eu pour alléger le climat d’incertitud­e qui régnait dans les chaumières de Montréal.

«Tout ce que j’ai à offrir, c’est la foi», avait-il répondu.

CÉRÉMONIES TERNES

À voir les nombreux chandails bleu, blanc, rouge aux abords du Centre Bell, avant le match d’hier soir, il y avait lieu de penser que plusieurs personnes ont confiance dans l’édition actuelle.

Or, on ne ressentait pas cet enthousias­me propre à une rencontre d’ouverture à l’intérieur de l’édifice.

Les cérémonies d’avant-match, un domaine où l’organisati­on fut longtemps la norme en la matière dans la Ligue nationale, étaient sobres et ternes. Rien à voir avec ce qu’on était habitué de voir lorsque le service de makerting était sous la direction de Ray Lalonde

Carey Price et Jonathan Drouin ont été les plus applaudis chez les joueurs. Max Pacioretty et Brendan Gallagher ont été salués de belle façon.

Curieuseme­nt, Alex Galchenyuk a eu droit à un bel accueil aussi. Comme si on voulait lui dire que l’on croyait encore en lui et que l’on misait toujours sur lui.

Du côté du personnel d’entraîneur­s, Kirk Muller a reçu le genre d’accueil réservé aux anciens joueurs qui ont contribué à amener la coupe Stanley à Montréal. Il était avec l’équipe lors de la dernière conquête, en 1993.

Son patron Claude Julien a été applaudi.

JOIE DE COURTE DURÉE

Comme c’est toujours le cas avec cette équipe, la foule s’est enflammée quand Tomas Plekanec a inscrit le premier but de la saison à Montréal, après seulement 75 secondes de jeu. Mais l’allégresse s’est envolée lorsque les Blackhawks ont pris les devants avec deux buts en 12 secondes dans les dernières minutes de la période initiale.

Dès lors, on s’est mis à penser que la pente serait difficile à remonter. La tâche est apparue insurmonta­ble quand les visiteurs ont augmenté leur avance à deux buts au deuxième engagement.

Le scénario des trois premiers matchs à Buffalo, à Washington et à New York s’est répété. Beaucoup de tirs vers le filet adverse, mais peu de buts.

Les spectateur­s se sont rués vers les sorties avec deux minutes et demie à faire dans le match.

DE QUOI SERA FAIT L’AVENIR ?

Encore une fois, tous les sièges, c’està-dire 21 302 places, avaient été vendus. Mais il restait des billets dans les heures précédant et on peut voir sur la billetteri­e virtuelle qu’il y en a de disponible­s pour les rencontres à venir.

Certes, on peut toujours dire qu’il ne faut pas aller trop vite en affaire et que la saison ne compte que quatre matchs. Mais le pessimisme est en train de gagner bien des gens.

S’il fallait que cette équipe en arrive à ne plus faire salle comble au cours des prochains mois, Geoff Molson se retrouvera­it avec un problème majeur sur les bras.

Plusieurs amateurs n’en peuvent plus de voir le Canadien faire du surplace. C’est vrai que plusieurs autres équipes sont dans le même bateau, mais la patience a ses limites.

Les partisans du Canadien sont patients et assidus. Ils remplissen­t le Centre Bell depuis une quinzaine d’années. Ils méritent mieux, beaucoup mieux.

S’il n’y a pas d’améliorati­on, sa clientèle pourrait se charger de lui dire avant longtemps.

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PHOTO MARTIN CHEVALIER Il faudrait que Carey Price réussisse des blanchissa­ges à tous les matchs pour que le Canadien gagne...
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