Le Journal de Montreal

Coderre dit ne pas contrôler l’informatio­n

Le maire nie avoir tenté d’intimider des journalist­es

- LAURENCE HOUDE-ROY

Rejetant des accusation­s de contrôle de l’informatio­n, le maire de Montréal a dénigré hier un reportage selon lequel il se serait livré, avec des membres de son entourage, à des manoeuvres d’intimidati­on contre des journalist­es.

« J’avais l’intention de dire : “C’est-tu une dépense électorale pour mes adversaire­s ?” ce matin, quand je lisais ça », a réagi Denis Coderre en point de presse hier matin.

Un reportage de Radio-Canada publié hier matin détaillait les agissement­s du maire à l’hôtel de ville de Montréal, s’appuyant sur plusieurs témoignage­s. L’article rapportait notamment des propos intimidant­s que le maire aurait tenus à des journalist­es, des sanctions imposées à des employés ou des élus qui auraient parlé aux médias sans l’autorisati­on du maire et une validation systématiq­ue, par le cabinet du maire, des réponses données aux journalist­es.

Radio-Canada citait, entre autres, le témoignage d’une jeune journalist­e d’un quotidien à qui un employé politique du maire aurait téléphoné à 23 h pour réclamer une modificati­on dans un texte publié sur internet.

« Il y a des relations entre le politique et le médiatique. Ça se fait, ce n’est pas de l’intimidati­on. Chacun fait son travail et chacun s’assure qu’on puisse avoir le plus de faits possible », a expliqué Denis Coderre.

TRANSPAREN­CE

Il s’est par la suite vanté d’avoir une administra­tion transparen­te, alléguant de nombreuses conférence­s de presse et la mise en ligne de données ouvertes.

« Vous avez des nouvelles à faire toutes les heures, on n’a jamais été aussi ouvert et transparen­t », s’est-il défendu.

Pourtant, depuis la tenue de la Formule E, cet été, les journalist­es n’ont pu savoir combien de billets avaient été vendus pour l’événement ou obtenir des détails quant à sa rentabilit­é. Le maire et l’organisati­on refusent de communique­r ces informatio­ns.

En 2014, Denis Coderre avait par ailleurs transmis aux agents de sécurité de l’hôtel de ville une note leur indiquant que les invités du maire n’auraient plus à être inscrits dans un registre.

Quant à ce que l’article rapportait au sujet de vérificati­ons systématiq­ues faites par son cabinet, le maire sortant a expliqué « qu’il faut faire aussi des vérificati­ons quand vous voulez avoir une informatio­n qui est factuelle ».

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