Coderre dit ne pas contrôler l’information
Le maire nie avoir tenté d’intimider des journalistes
Rejetant des accusations de contrôle de l’information, le maire de Montréal a dénigré hier un reportage selon lequel il se serait livré, avec des membres de son entourage, à des manoeuvres d’intimidation contre des journalistes.
« J’avais l’intention de dire : “C’est-tu une dépense électorale pour mes adversaires ?” ce matin, quand je lisais ça », a réagi Denis Coderre en point de presse hier matin.
Un reportage de Radio-Canada publié hier matin détaillait les agissements du maire à l’hôtel de ville de Montréal, s’appuyant sur plusieurs témoignages. L’article rapportait notamment des propos intimidants que le maire aurait tenus à des journalistes, des sanctions imposées à des employés ou des élus qui auraient parlé aux médias sans l’autorisation du maire et une validation systématique, par le cabinet du maire, des réponses données aux journalistes.
Radio-Canada citait, entre autres, le témoignage d’une jeune journaliste d’un quotidien à qui un employé politique du maire aurait téléphoné à 23 h pour réclamer une modification dans un texte publié sur internet.
« Il y a des relations entre le politique et le médiatique. Ça se fait, ce n’est pas de l’intimidation. Chacun fait son travail et chacun s’assure qu’on puisse avoir le plus de faits possible », a expliqué Denis Coderre.
TRANSPARENCE
Il s’est par la suite vanté d’avoir une administration transparente, alléguant de nombreuses conférences de presse et la mise en ligne de données ouvertes.
« Vous avez des nouvelles à faire toutes les heures, on n’a jamais été aussi ouvert et transparent », s’est-il défendu.
Pourtant, depuis la tenue de la Formule E, cet été, les journalistes n’ont pu savoir combien de billets avaient été vendus pour l’événement ou obtenir des détails quant à sa rentabilité. Le maire et l’organisation refusent de communiquer ces informations.
En 2014, Denis Coderre avait par ailleurs transmis aux agents de sécurité de l’hôtel de ville une note leur indiquant que les invités du maire n’auraient plus à être inscrits dans un registre.
Quant à ce que l’article rapportait au sujet de vérifications systématiques faites par son cabinet, le maire sortant a expliqué « qu’il faut faire aussi des vérifications quand vous voulez avoir une information qui est factuelle ».