Le Journal de Montreal

Trafic de peaux d’ours polaire condamné

Un trafiquant montréalai­s exportait en Chine

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S On compte moins de 16 000 ours polaires au pays et moins de 25 000 dans le monde.

Une entreprise montréalai­se est reconnue coupable de trafic internatio­nal de fourrure d’ours polaire, une espèce en péril.

Fourrures Mont-Royal inc. a plaidé coupable d’avoir exporté illégaleme­nt des peaux d’ours blanc vers la Chine à trois reprises. Épinglée par les agents fédéraux, l’entreprise a écopé d’une amende de 22 500 $, qui sera versée au Fonds pour dommages à l’environnem­ent.

Trois peaux ont atteint le marché chinois et trois autres ont été intercepté­es par les douaniers canadiens, indique Jonathan Campagna, directeur régional de l’applicatio­n de la Loi sur la faune pour Environnem­ent et Changement climatique Canada.

M. Campagna explique que « Fourrures Mont-Royal a tenté de faire la vente de peaux de la baie de Baffin ». Or, l’exportatio­n de peaux d’ours polaire de cette région est interdite depuis 2010, car la banquise y disparaît si rapidement que les ours y sont plus menacés qu’ailleurs.

Le Canada est le seul pays au monde qui autorise encore la chasse de cet animal en péril, mais dans certaines régions seulement. De plus, seule la chasse traditionn­elle effectuée par les Premières Nations est permise. « Pour les Autochtone­s, c’est leur activité économique principale », indique M.Campagna.

La Chine est la principale destinatio­n des prises. Prêts à payer jusqu’à 20 000 $ pour les plus beaux spécimens, les acheteurs chinois achètent 90 % des peaux d’ours polaire canadienne­s. Stimulée par la demande chinoise, la chasse à l’ours blanc est en croissance, d’après le réseau scientifiq­ue ArticNet, qui regroupe plus de 150 chercheurs à travers le pays.

CHANGEMENT­S CLIMATIQUE­S

Pour protéger l’espèce, plusieurs pays, dont les États-Unis, demandent de bannir le commerce de fourrures d’ours polaire.

Mais les chercheurs d’ArticNet estiment que ce n’est pas la chasse traditionn­elle, mais la disparitio­n de la banquise, provoquée par les changement­s climatique­s qui menacent l’animal emblématiq­ue.

Fourrures Mont-Royal a pignon sur la rue Saint-Paul, d’après le registre des entreprise­s. Sur place, les employés indiquent toutefois ne pas connaître Fourrures Mont-Royal et son dirigeant Konstantin­os Dios.

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