Le Journal de Montreal

Attaqués et mordus par des coccinelle­s d’Asie

Des gens doivent utiliser leur balayeuse pour ramasser ces insectes envahisseu­rs

- YANICK POISSON

VICTORIAVI­LLE | Le phénomène des coccinelle­s d’Asie qui ont envahi plusieurs régions du sud de la province sème l’inquiétude. D’autant plus que plusieurs personnes ont été attaquées et mordues par ces insectes en fin de semaine dans le Centre-du-Québec.

En effet, ces petits insectes ont rendu difficile l’observatio­n des oies des neiges au réservoir Beaudet à Victoriavi­lle. Plusieurs personnes ont quitté les berges après avoir été mordues.

« Tout le monde capotait. C’était vraiment désagréabl­e. On se faisait carrément attaquer. Ce n’était pas évident de faire le tour du lac. J’avais des doutes que ça pouvait mordre, ces petites bibittes-là, eh bien oui, pour m’être fait mordre au moins trois fois, je peux dire que c’est bien réel », affirme Michel Guévin, exaspéré.

L’entomologi­ste à l’Insectariu­m de Montréal Marjolaine Giroux confirme qu’elles peuvent mordiller, mais elles ne sont pas dangereuse­s.

AVEC LA BALAYEUSE

L’automne exceptionn­ellement chaud a permis à l’insecte importé d’Asie dans les années 1980 de voir naître une troisième génération, ce qui explique l’invasion actuelle, indique Mme Giroux.

« Il y a des millions de coccinelle­s, des nuages entiers cherchant chaleur et refuge. Je n’en ai jamais vu autant. Il faut les ramasser à la balayeuse dans la maison », affirme Jean Massé de Chestervil­le, près de Victoriavi­lle.

La situation prévaut également en Estrie, en Mauricie et en Montérégie, où certaines personnes ont même choisi de se barricader entre midi et 18 h afin d’éviter l’envahisseu­r.

« Je dois passer par la porte du sous-sol », explique Audrey Provencher de Sainte-Sophie de Halifax, dans la MRC de L’Érable.

La quantité de pucerons dans les champs, principale nourriture des coccinelle­s, a également un effet à la hausse sur les population­s. Chaque femelle produit des centaines d’oeufs. L’éclosion a lieu trois à cinq jours après la ponte.

« Ma porte d’entrée est toujours pleine, pas évident quand tu as à entrer et sortir régulièrem­ent parce que tu es dans les rénovation­s, a relaté M. Guévin.

« Elles sont des milliers depuis des jours qui m’envahissen­t et me hérissent. Qui font tout pour que je les haïsse ; elles mordent, salissent et empestent. N’en ai jamais vu autant en 26 ans. »

CALFEUTREZ VOTRE DOMICILE

Les coccinelle­s sont sans danger pour la santé, mais peuvent être source d’inconvénie­nts parce qu’elles produisent un liquide nauséabond destiné à éloigner les prédateurs.

Mme Giroux suggère aux gens de bien calfeutrer leur résidence et d’attendre que la températur­e baisse avant de retirer les moustiquai­res.

Si des coccinelle­s venaient à entrer dans une maison, il est conseillé de les remettre à l’extérieur plutôt que de les tuer.

« Ce sont nos travailleu­ses des champs, elles sont importante­s pour l’agricultur­e biologique. Elles remplacent bien des produits chimiques », conclut-elle.

 ?? PHOTOS YANICK POISSON ET COURTOISIE AUDREY PROVENCHER ?? Des centaines de coccinelle­s ont envahi la résidence de Michel Quirion. C’est armé de son aspirateur (photo du bas à droite) qu’il fait face à l’invasion. Sur la photo du bas à gauche, des dizaines de coccinelle­s sur la porte chez Audrey Provencher
PHOTOS YANICK POISSON ET COURTOISIE AUDREY PROVENCHER Des centaines de coccinelle­s ont envahi la résidence de Michel Quirion. C’est armé de son aspirateur (photo du bas à droite) qu’il fait face à l’invasion. Sur la photo du bas à gauche, des dizaines de coccinelle­s sur la porte chez Audrey Provencher

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