Le sondage controversé est suspendu
Un syndicat d’enseignants qui cherche à savoir combien d’élèves sont « ordinaires » ou « à risque » dans les classes a suspendu son sondage controversé, le temps qu’un arbitre se penche sur la question. L e Journal révélait dimanche que des parents étaient outrés et inquiets que la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) invite les professeurs à remplir un formulaire listant tous les élèves de leur classe et précisant s’ils ont un trouble d’apprentissage ou un plan d’intervention. Certains accusaient le syndicat de « profilage de handicap ».
ARBITRAGE
Or, le sondage n’est plus accessible puisque le syndicat et les commissions scolaires entreront bientôt dans un processus d’arbitrage, explique Sylvain Mallette, président de la FAE. En attendant, les données déjà reçues sont confidentielles et sécurisées, assuret-il. « Des gens ont réagi comme si on prenait [la protection des renseignements personnels] à la légère […] S’ils nous avaient contactés, on aurait pu les rassurer. »
M. Mallette se dit convaincu que les enseignants ont le droit de transmettre ces informations à leur syndicat, car ce dernier est obligé de veiller au respect de leur contrat de travail.
De plus, aucun nom d’élève n’a été transmis au syndicat. La colonne de noms ne sert qu’à l’enseignant lui-même, au cas où un grief serait formulé et s’il devait prouver que la composition de sa classe ne respecte pas la norme, explique M. Mallette.
PORTRAIT NÉCESSAIRE
Les partis de l’opposition à Québec ont réagi à la controverse hier en critiquant le ministère de l’Éducation. « On ne peut pas blâmer la FAE de vouloir tracer un portrait, dans la mesure où le ministère ne le fait pas », indique Jean-François Roberge, de la Coalition avenir Québec.
« On veut savoir le nombre d’élèves en difficulté par classe ordinaire sur le territoire du Québec. On ne comprend pas pourquoi c’est si compliqué d’avoir ces chiffres », abonde Alexandre Cloutier, du Parti québécois.
Du côté du ministère, un membre du cabinet a envoyé au Journal des documents contenant des données sur la composition des classes. Le pourcentage d’élèves handicapés ou en difficulté d’apprentissage intégrés dans des classes ordinaires était de 74 % en 2015-2016.