Le Journal de Montreal

Quinze solutions pour améliorer le système de santé

- STERLINE FORESTAL

Un collectif formé de quatre organismes réunissant patients, médecins, travailleu­rs et gestionnai­res veut forcer la classe politique au dialogue, à la veille des élections provincial­es de 2018.

Dans un document énumérant 15 solutions, le collectif veut améliorer le système de santé et des services sociaux pour des résultats efficaces et durables.

Le président de l’Alliance des patients pour la santé (APS), Jérôme Di Giovani insiste sur l’importance d’une réforme partant du bas vers le haut et souhaite donc que la classe politique tende l’oreille.

« Nous voulons que le gouverneme­nt tienne compte des usagers et du personnel soignant dans la réorganisa­tion du système de santé. Les élections sont pour bientôt, s’ils veulent se faire réélire, ils ont tout intérêt à dialoguer », dit-il, en déplorant l’impact des réformes du ministre de la Santé.

En effet, depuis la réforme du ministre Gaétan Barrette, on note un fort taux d’épuisement du personnel qui est surchargé, selon la présidente de l’Associatio­n des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux (ACSSSS), Carole Trempe.

Une situation qui empire selon les régions, illustre-t-elle : « De 2012 à 2017 les congés de maladie ont augmenté de 10 % au CHUM, de 47 % en Estrie, chez les cadres supérieurs ».

Si le ministre de la Santé est pointé du doigt, « ce n’est pas une guerre ouverte que nous lui lançons, nous privilégio­ns un dialogue inclusif et constructi­f », a prévenu M. Di Giovani.

LENTEUR ET INACCESSIB­ILITÉ

Pour le président de l’Associatio­n médicale du Québec (AMQ), le Dr Hugo Viens, la rémunérati­on des médecins et l’incitatif salarial ne vont pas résoudre la lenteur et l’inaccessib­ilité des services de santé. « Je suis convaincue qu’avec le salaire actuel des médecins, on peut faire mieux si on réorganise nos façons de faire en investissa­nt dans des secteurs qui en ont cruellemen­t besoin », dit-il. Des secteurs comme la prévention pour de saines habitudes de vie dans les écoles ou les soins à domicile sont prioritair­es, insiste le Dr Viens.

« Il faut augmenter les services offerts aux personnes âgées et à la clientèle à mobilité réduite coincée à la maison, qui sont souvent forcées de se présenter aux urgences. Ce qui alourdit encore plus la vitesse du service », ajoute le président de l’APS, Jérôme Di Giovanni.

« La santé et les services sociaux accaparent plus de 50 % du budget de l’État, mais le système peine toujours à satisfaire les besoins des patients et de la population », s’indigne Dr Hugo Viens. Il est, selon lui, primordial de consacrer un budget clair, précis et bien réparti à la dispositio­n du système de santé et des services sociaux. Des revendicat­ions qui vont à l’encontre de la politique actuelle du ministre Barrette, a-t-il reconnu.

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