On manque de bras
Une pénurie de main-d’oeuvre frappe la région de Québec et ce n’est pas qu’un enjeu local. Cela annonce le prochain défi économique de toute notre nation.
Si vous fréquentez le secteur, vous allez le sentir, c’est partout. Dans les restaurants et les magasins, assurément, vous tomberez sur des gérants qui manquent de bras. Hier, Le Journal rapportait que 10 000 postes étaient à pourvoir dans la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches.
À PLEIN RÉGIME
Ça tient à plusieurs facteurs. L’économie de Québec tourne à plein régime, dopée par la haute technologie, le multimédia et les assurances.
Ce n’est pas la seule cause. Si le taux de chômage baisse à vue d’oeil, il y a d’autres chiffres qui diminuent. Il s’agit des taux d’emploi et d’activité.
Qu’est-ce que ça veut dire ? Que des gens se retirent du marché du travail parce qu’ils prennent leur retraite. L’économie crée des emplois plus vite qu’elle ne les remplace.
Pour l’ensemble du Québec, on n’en est pas encore là, mais ça viendra. Le taux de chômage est à 6 %, le taux d’activité augmente un peu en 2017, mais il connaît une légère tendance à la baisse depuis plusieurs années.
LE CHOC
On y arrive donc, à ce fameux choc qu’on nous annonce depuis longtemps. Ce moment où la population active rétrécit. Avant que nos services publics ne s’en ressentent, ce sont nos employeurs qui prennent la chaleur.
Qu’est-ce qu’il faut faire ? Retenir les travailleurs en emploi et faciliter l’arrivée de nouveaux employés de l’étranger. Pas tant une immigration de masse, mais une sélection ciblée, selon nos besoins et avec les passerelles appropriées.
Et surtout, renoncer au chant des sirènes de certains patrons qui voudraient qu’on adapte le calendrier scolaire à leurs contraintes : ce sont de jeunes formés et spécialisés dont nous aurons besoin pour relever le défi qui s’en vient.