Le Journal de Montreal

Un avenir compromis ?

Le sort du centre d’entretien de la C Series inquiète

- PHILIPPE ORFALI

Le transfert du programme C Series à Airbus pourrait compliquer la mise sur pied du centre d’entretien de ces avions prévu par Bombardier, Québec et Air Canada l’an dernier.

En échange de l’abandon d’une poursuite du gouverneme­nt du Québec, Air Canada s’est engagée en 2016 à faire entretenir à Montréal les 45 avions qu’il a achetés à Bombardier, et ce, pour une durée d’au moins 20 ans. Ce « centre d’excellence de calibre mondial » doit employer 1000 personnes dans la métropole, un compromis suivant la fermeture d’Aveos, qui avait causé la perte de 2600 emplois, dont 1800 à Montréal.

Or, Jean Poirier, qui représente les ex-employés et dont le groupe est l’un de ceux en lice pour mettre sur pied ce centre, s’inquiète.

Ce centre sera seulement rentable s’il parvient à attirer d’autres clients qu’Air Canada.

« On doit s’asseoir dès que possible avec Airbus, Bombardier, Air Canada et le gouverneme­nt du Québec », dit-il, craignant que les clients nord-américains d’Airbus soient désormais tentés de faire entretenir leurs avions ailleurs.

« Airbus, c’est une bonne nouvelle parce que c’est un marché qu’on veut amener au centre qu’on propose à Longueuil. Mais ça prend une volonté. Le gouverneme­nt doit pousser », dit-il.

ANGLADE, RASSURANTE

La ministre de l’Économie Dominique Anglade comprend les inquiétude­s des travailleu­rs, mais se fait rassurante. « Ça ne change rien au plan de match. S’il y a un impact, ce sera positif avec la vente de plus d’avions C Series, et donc plus de clients potentiels. Ç’a été mentionné à Airbus. »

Le président pour le Canada d’Airbus, Simon Jacques, a indiqué au Journal qu’il était trop tôt pour se prononcer sur les conséquenc­es possibles de l’accord avec Bombardier concernant le centre. « On vient de faire l’annonce [de la vente à Airbus], il y a beaucoup de travail à faire. »

Le cabinet du ministre fédéral de l’Innovation, Navdeep Bains, affirme pour sa part que la question du centre d’excellence « fera partie des choses que nous réviserons dans le cadre de l’examen de l’entente Airbus-Bombardier ». « On veut s’assurer qu’on maximise les bénéfices pour les travailleu­rs », a indiqué Karl Sasseville, porte-parole du ministre.

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