Les demandes « inacceptables » de Trump pour l’ALENA dénoncées
Philippe Couillard espère que le temps finira par jouer en faveur du Québec
QUÉBEC | Devant les demandes « radicales » et « franchement inacceptables » de l’administration Trump, Philippe Couillard espère que le temps finira par jouer en faveur du Québec et du Canada en vue de la renégociation de l’ALENA.
« Il est clair qu’on est dans un climat d’incertitude », a déclaré le premier ministre, devant les représentants québécois des milieux municipal, patronal, syndical, agricole, culturel, gouvernemental et de l’industrie forestière, réunis hier pour une table ronde à l’Assemblée nationale.
La quatrième ronde de négociations, qui s’est terminée la semaine dernière à Washington, s’est avérée « très dure », a reconnu le négociateur en chef du Québec, Raymond Bachand, devant la presse parlementaire.
Les États-Unis ont notamment réclamé la fin de la gestion de l’offre, l’ajout d’une clause «crépusculaire» qui permettrait de mettre fin à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) au bout de cinq ans, et l’abolition de l’exemption culturelle, dont bénéficie le Canada.
« C’est clair que leurs demandes étaient exagérées », a dit M. Bachand. « Assez extrêmes », a indiqué à son tour la ministre de l’Économie, Dominique Anglade. Aucune surprise, toutefois, puisque les menaces de Donald Trump étaient déjà connues.
UNE BONNE NOUVELLE
M. Bachand dit avoir retenu au moins «une bonne nouvelle» de la dernière ronde de négociations : les discussions se poursuivront finalement jusqu’à l’hiver.
Pour le Canada et le Québec, cet allongement de la période de négociation est « un facteur favorable », s’est réjoui M. Couillard. Le premier ministre du Québec croit aussi que les élections à venir au Mexique et celles de mi-mandat aux États-Unis pourraient avoir «un impact» sur la suite des choses.
Dans l’attente, M. Couillard a profité de cette table ronde pour lancer un appel à l’unité aux différents intervenants québécois réunis pour la deuxième fois depuis juin dernier.
«Il faut rappeler à l’administration présidentielle américaine l’importance économique des échanges entre le Canada et les États-Unis», a plaidé M. Couillard, avant de citer Henry Ford. « Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est un succès. »