Le Journal de Montreal

420 000 $ pour Petite-Vallée

Octobre et Karkwa se sont réunis pour ce concert-bénéfice

- CAROLINE VIGEANT

Il fallait une cause d’importance pour reformer hier deux groupes marquants de la chanson québécoise : Octobre et Karkwa.

En effet, on doit à l’événement-bénéfice La grande réunion autour du feu l’élan de solidarité de chacune des formations venues au Théâtre MTELUS pour remettre ses instrument­s au diapason au profit de la reconstruc­tion du Théâtre de la Vieille Forge, institutio­n francophon­e rasée par les flammes le 15 août à Petite-Vallée.

Actif de 1972 à 1982, Octobre, mené par Pierre Flynn au piano, a lancé la soirée avec son Oiseau rouge devant un jeune public qui, en grande partie, n’avait jamais vu le groupe en prestation. D’ailleurs, son tout dernier spectacle avait justement eu lieu au Festival en chanson de Petite-Vallée, en 2006. Le guitariste Jean Dorais, le bassiste Mario Légaré et le batteur Pierre Hébert ont tous rappliqué avec aplomb à travers plus de cinq titres, dont Les nouvelles terres et la très acclamée Maudite machine.

Sur le coup de 20 h 50, Michel Rivard et son Flybin Band ont pris le relais. « Quand on encourage Petite-Vallée à se reconstrui­re, c’est la chanson québécoise qu’on encourage », a dit celui qui « a été le plus souvent porte-parole du festival », avant que Je voudrais voir la mer, dans un medley hommage à la pointe gaspésienn­e, soit reprise en choeur.

GÉNÉROSITÉ

Le tour de chant, qui a permis d’amasser 420 000 $, comprenant un don de 250 000 $ du Mouvement Desjardins, une aide financière de 50 000 $ de la Ville de Montréal et 20000 $ de la nouvelle ministre de la Culture Marie Montpetit, a aussi braqué les projecteur­s sur Marie-Pierre Arthur. C’est Louis-Jean Cormier, dont la mère est native de Petite-Vallée et qui agira comme passeur à ses côtés durant les festivités de 2018, du 27 juin au 8 juillet, qui l’a présentée en seconde partie. « Les pompiers ont réussi à éteindre le feu, a-t-il lancé, mais nous ont laissé le feu sacré. »

Originaire de Grande-Vallée, l’artiste a notamment pu compter sur son amoureux François Lafontaine, aussi claviérist­e de Karkwa, pour l’épauler sur scène.

Au moment d’écrire ces lignes, Louis-Jean Cormier n’avait pas encore poussé la note sur la dizaine de chansons de Karkwa au programme. La dernière fois que lui, François Lafontaine, Stéphane Bergeron, Julien Sagot et Martin Pelletier se sont produits ensemble remontait à 2012, quelque temps après leur dernier album Les chemins de verre. Il aurait été impensable pour les gars de ne pas faire front commun pour Petite-Vallée, endroit qui a tant marqué leurs débuts au tournant des années 2000.

OBJECTIF : 1,5 MILLION $

Au total, la campagne de financemen­t a permis d’engranger 931000 $, peut se réjouir l’organisate­ur du Festival en chanson de Petite-Vallée depuis 35 ans, Alan Côté, qui espère atteindre la cible de 1,5 million $ d’ici les Fêtes.

Les coûts de reconstruc­tion de l’établissem­ent sont évalués à 5 millions $, tandis qu’au moins 2 millions $ supplément­aires seront nécessaire­s pour la création d’un nouveau studio et d’installati­ons d’hébergemen­t.

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PHOTO AGENCE QMI, SÉBASTIEN ST-JEAN Habitué du Festival en chanson et du Théâtre de la Vieille Forge, Michel Rivard est monté sur scène.

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