Le Journal de Montreal

« La scène est une drogue »

Lambert Wilson fait découvrir le chanteur Yves Montand au TNM

- BRUNO LAPOINTE Le spectacle Wilson chante Montand est présenté jusqu’au 5 novembre au TNM.

Le rêve de Lambert Wilson se réalise enfin. L’acteur français a réussi à faire cohabiter dans sa vie profession­nelle sa passion de la musique et sa passion du cinéma. Mais à un certain prix. « J’ai dû renoncer à certains grands films pour y arriver », confie-t-il.

« C’est immanquabl­e. Au moment même où on accepte des dates de tournée survient alors le projet qu’on veut faire depuis qu’on est acteur », poursuit en riant Lambert Wilson, rencontré hier dans son chic hôtel du Vieux Montréal.

Mais la scène, l’acteur y est devenu accro. « L’impact immédiat » est devenu une drogue que le cinéma ne parvient pas à lui apporter. Et même le théâtre ne semble plus lui suffire. « C’est une drogue extrêmemen­t addictive. Le cinéma, c’est très séparé du public. On a beau faire des premières, entendre les gens applaudir ou encore se faire dire dans la rue que notre film est incroyable, ça reste tout de même très dilué. Et la musique, c’est encore plus fort que le théâtre. Elle ne passe pas par le filtre de l’intellect, elle s’échange directemen­t par le coeur, au niveau de l’émotion », explique-t-il.

LE BON PERSONNAGE

Le rêve était donc bien en place. Mais il manquait un élément important : un prétexte. Ou plutôt, un personnage. L’acteur l’a finalement trouvé en la personne d’Yves Montand, le célèbre chanteur français et jadis compagnon d’Édith Piaf. Dès ce soir, donc, Lambert Wilson monte sur la scène du TNM pour rendre hommage à Yves Montand, certes, mais également pour en faire découvrir le personnage au public montréalai­s.

Car son spectacle se veut bien plus qu’un simple tour de chant, mais une rétrospect­ive de sa vie et de sa carrière, tant à travers son répertoire que par les écrits de l’auteur espagnol Jorge Sem- prun, ami proche du chanteur.

Évidemment, on pourra entendre les titres immortels : Les feuilles mortes, La bicyclette et autres Barbara ont chacun une place de choix dans ce tour de chant. Mais Lambert Wilson tenait également à y inclure quelques bijoux plus obscurs du répertoire de Montand. Et c’est là qu’est entré en ligne de compte le bagage d’acteur de celui qu’on a vu dans plus de 100 production­s, dont les deux derniers chapitres de la trilogie La Matrice.

« Les tubes d’Yves Montand, les gens les connaissen­t bien. Mais quand il est question de chansons moins connues, il faut trouver une manière d’y intéresser le public », explique Lambert Wilson.

« Montand, c’était la musique et les textes. Rien d’autre. Il faut donc laisser les mots prendre toute la place, bien les incarner pour leur donner vie », ajoute-t-il.

Un travail d’acteur, quoi.

 ?? PHOTO AGENCE QMI, SÉBASTIEN ST-JEAN ?? Lambert Wilson présente dès ce soir son spectacle Wilson chante Montand, dans lequel il rend hommage au regretté Yves Montand. « On l’évoque sur scène, mais je ne l’imite pas », précise-t-il.
PHOTO AGENCE QMI, SÉBASTIEN ST-JEAN Lambert Wilson présente dès ce soir son spectacle Wilson chante Montand, dans lequel il rend hommage au regretté Yves Montand. « On l’évoque sur scène, mais je ne l’imite pas », précise-t-il.

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