Le Journal de Montreal

J’ai reçu un cadeau empoisonné

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Ma vie est marquée par une histoire invraisemb­lable que j’ai envie de vous raconter. À 19 ans, il y a 30 ans de cela, j’ai fait la connaissan­ce d’un homme qui m’attirait beaucoup. Mais comme nous étions engagés chacun de notre côté, nous avons préféré nous abstenir de nous revoir.

À l’âge de 24 ans, je me suis divorcé et à la même époque, ma mère adoptive est décédée. Je vous jure que cette année-là fut très difficile à traverser. Pendant cette année et pendant celles qui ont suivi, il m’est arrivé de croiser cet homme par hasard, mais le contexte était mauvais pour entreprend­re une relation. J’étais alors trop vulnérable.

Le temps a passé, et par un matin de novembre 2016, je reçois un appel de ce monsieur. On refait connaissan­ce et on parle alors un bon moment pour se donner mutuelleme­nt des nouvelles. Comme j’étais seule et lui aussi, on s’est donné rendez-vous au restaurant. Ce fut une rencontre très réussie. On s’est alors promis de rester en contact, plus souvent qu’autrement par téléphone, vu que son travail l’emmène à travers le Canada et les États-Unis.

Orpheline de 54 ans, j’ai eu la chance et le bonheur de passer les fêtes de Noël 2016 dans sa famille. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mes amis me voyaient heureuse comme jamais et s’en réjouissai­ent pour moi. Le , j’anticipais la soirée de la Saint-Valentin que tout le monde me prédisait, vu la belle relation que j’avais avec cet homme.

Mais ce soir-là justement, mon ami m’apprend qu’il veut prendre une pause de la relation, sans me donner aucune explicatio­n. Je suis restée bouche bée et fort peinée. Puis il me rappelle deux semaines plus tard pour me demander pourquoi je ne l’avais pas rappelé. Dans mon esprit, une pause ça voulait dire une pause, donc pas de communicat­ion. Je respectais son choix.

On n’a donc jamais eu le temps de se chicaner tellement notre histoire s’est terminée vite. Mais ça m’a causé une grande douleur. De si belles retrouvail­les qui virent au cauchemar. Grâce au soutien de mes amis, je passe au travers. Mais tout comme moi, personne ne comprend le revirement subit de cette personne. Ce que j’ai vécu fait peur. Je ne souhaite ça à personne.

J’ai revu ce monsieur, mais il fut incapable de me parler franchemen­t. Pourquoi a-t-il pris la peine de me recontacte­r si c’était pour me flusher ensuite ? Faudrait-il se méfier de tout le monde ? Les gars méchants, malheureus­ement, c’est pas écrit dans leur face. Quel cadeau empoisonné le destin m’a envoyé là, alors que moi j’ai toujours été correcte avec tout le monde !

Il faut beaucoup d’amour pour pardonner aux maladresse­s de l’amour. – Jean Rostand

FIN

« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », dit le proverbe. Même si je sais que ça ne vous consolera pas de la peine causée par cette rupture, dites-vous que quelqu’un qui est incapable d’expliquer un tel genre de revirement manque de la plus élémentair­e empathie pour son prochain, et que c’est probableme­nt une grâce que la vie vous fait de l’éloigner de vous.

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