Trop occupé pour faire de la collusion
Tony Accurso ne peut avoir participé à la collusion et la corruption à la Ville de Laval puisqu’il ne gérait pas les contrats qu’obtenaient ses entreprises, selon son équipe de défense.
Guillaume Rochon, avocat des entreprises d’Accurso, a affirmé, hier, que son patron avait nommé deux collaborateurs à la présidence de ses plus grosses firmes de construction, Louisbourg et Simard-Beaudry.
Joe Molluso s’occupait des activités quotidiennes de Louisbourg tandis que Frank Minicucci tenait les rênes de Simard-Beaudry.
POTS-DE-VIN
Ce sont justement ces deux firmes qui auraient obtenu des contrats truqués à la Ville de Laval en échange du versement de pots-de-vin, d’après la Couronne.
Me Rochon témoignait à l’invitation de Me Marc Labelle, le criminaliste qui défend l’entrepreneur dans le cadre de ce procès.
Selon Guillaume Rochon, Accurso, en tant que plus haut dirigeant de son entreprise, s’occupait surtout d’acquisitions et de négociations financières. Il aurait eu davantage le rôle d’un président de conseil d’administration que celui d’un directeur général.
« – Avez-vous déjà vu des documents de soumission sur le bureau de M. Accurso ? lui a demandé Me Labelle. – Non, a répondu Guillaume Rochon. – Avez-vous déjà vu des plans sur le bureau de M. Accurso ?
-Non plus. »
UN SEUL TÉMOIN
Au cours des dernières semaines, plusieurs témoins sont venus raconter, devant les 11 membres du jury, que messieurs Molluso et Minicucci leur avaient remis des liasses de billets. Ils ont aussi impliqué les deux hommes, dans des manoeuvres de partage de contrats publics, avant même la clôture des appels d’offres, en collaboration avec l’ex-maire Gilles Vaillancourt, l’ex-directeur général de la Ville de Laval Claude Asselin et l’ex-directeur de l’ingénierie Claude De Guise.
Mais un seul des témoins de la Couronne, l’ingénieur Marc Gendron, a relaté qu’Accurso lui avait remis de l’argent directement, et ce, à une occasion. Selon Gendron, il s’agissait d’un versement de 200 000 $ en liquide qu’Accurso aurait sorti du coffre d’une voiture, à la noirceur, dans le stationnement d’un centre commercial de Laval.
L’ex-secrétaire de Vaillancourt, Josiane Pesant, a également raconté qu’Accurso venait souvent rencontrer le maire à l’hôtel de ville, dans le plus grand secret. Mais elle n’a pas expliqué sur quoi portaient ces rencontres.