Le Journal de Montreal

Trop occupé pour faire de la collusion

- JEAN-LOUIS FORTIN

Tony Accurso ne peut avoir participé à la collusion et la corruption à la Ville de Laval puisqu’il ne gérait pas les contrats qu’obtenaient ses entreprise­s, selon son équipe de défense.

Guillaume Rochon, avocat des entreprise­s d’Accurso, a affirmé, hier, que son patron avait nommé deux collaborat­eurs à la présidence de ses plus grosses firmes de constructi­on, Louisbourg et Simard-Beaudry.

Joe Molluso s’occupait des activités quotidienn­es de Louisbourg tandis que Frank Minicucci tenait les rênes de Simard-Beaudry.

POTS-DE-VIN

Ce sont justement ces deux firmes qui auraient obtenu des contrats truqués à la Ville de Laval en échange du versement de pots-de-vin, d’après la Couronne.

Me Rochon témoignait à l’invitation de Me Marc Labelle, le criminalis­te qui défend l’entreprene­ur dans le cadre de ce procès.

Selon Guillaume Rochon, Accurso, en tant que plus haut dirigeant de son entreprise, s’occupait surtout d’acquisitio­ns et de négociatio­ns financière­s. Il aurait eu davantage le rôle d’un président de conseil d’administra­tion que celui d’un directeur général.

« – Avez-vous déjà vu des documents de soumission sur le bureau de M. Accurso ? lui a demandé Me Labelle. – Non, a répondu Guillaume Rochon. – Avez-vous déjà vu des plans sur le bureau de M. Accurso ?

-Non plus. »

UN SEUL TÉMOIN

Au cours des dernières semaines, plusieurs témoins sont venus raconter, devant les 11 membres du jury, que messieurs Molluso et Minicucci leur avaient remis des liasses de billets. Ils ont aussi impliqué les deux hommes, dans des manoeuvres de partage de contrats publics, avant même la clôture des appels d’offres, en collaborat­ion avec l’ex-maire Gilles Vaillancou­rt, l’ex-directeur général de la Ville de Laval Claude Asselin et l’ex-directeur de l’ingénierie Claude De Guise.

Mais un seul des témoins de la Couronne, l’ingénieur Marc Gendron, a relaté qu’Accurso lui avait remis de l’argent directemen­t, et ce, à une occasion. Selon Gendron, il s’agissait d’un versement de 200 000 $ en liquide qu’Accurso aurait sorti du coffre d’une voiture, à la noirceur, dans le stationnem­ent d’un centre commercial de Laval.

L’ex-secrétaire de Vaillancou­rt, Josiane Pesant, a également raconté qu’Accurso venait souvent rencontrer le maire à l’hôtel de ville, dans le plus grand secret. Mais elle n’a pas expliqué sur quoi portaient ces rencontres.

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