Bannir le sac en plastique mince « pas avantageux »
Une étude confirme ce que Le Journal relatait en août
Le bannissement des sacs de plastique prévu pour 2018 à Montréal ne serait pas avantageux selon une étude préliminaire de Recyc-Québec.
Dans une lettre envoyée à la nouvelle ministre de l’Environnement, Isabelle Melançon, dont le 24 Heures a obtenu copie, l’Association canadienne de l’industrie du plastique cite des extraits du rapport d’étude préliminaire de Recyc-Québec qui stipule qu’il serait préférable de ne pas bannir les sacs de plastique que la plupart des commerces donnent à leurs clients.
Cette lettre demande à la ministre de rendre publique l’étude commandée par l’ancien ministre David Heurtel à Recyc-Québec qui devait la publier en début d’année 2017. Il s’agirait de la seule étude nord-américaine sur le sujet.
« PAS AVANTAGEUX »
Selon les conclusions de l’étude retranscrites dans la lettre, aucune option de remplacement des sacs de plastique mince, soit les sacs réutilisables ou les sacs en plastique épais, ne serait plus rentable au niveau environnemental ou économique. « Dans ce contexte, le bannissement [des sacs de HDPE minces] ne serait pas avantageux », peut-on lire dans la lettre.
Ces données confirment ainsi ce que Le Journal de Montréal rapportait en août dernier, affirmant que l’étude stipule que le sac de plastique mince utilisé dans la plupart des commerces n’est pas plus nocif pour l’environnement que d’autres sacs.
L’Association canadienne de l’industrie du plastique a pu obtenir une copie du rapport préliminaire parce qu’elle fait partie des acteurs consultés pour la réalisation de l’étude.
NOUVEAU VOLET
L’agence gouvernementale indique avoir ajouté un volet à son étude depuis 6 mois soit la conception par une firme d’un sac écologique en remplacement des sacs en plastique conventionnel. Elle refuse de publier les conclusions de son étude avant la fin de ce dernier volet prévu pour décembre.
Les participants à l’étude avaient reçu un mémo en mars dernier par Recyc-Québec les prévenant que l’étude serait publiée à la fin du mois. En juin, un autre mémo leur annonçait la création de ce nouveau volet qui repoussait la publication à décembre.
« Aucune conclusion ne sera dévoilée avant la publication de l’étude. Il faut être prudent à diffuser des passages qui viennent de l’industrie. On ne peut pas en venir à des conclusions de la sorte », dit Alexander Guerra, porte-parole de Recyc-Québec.
« LES SACS RÉUTILISABLES LES PLUS RÉPANDUS […] REQUIÈRENT ENTRE 35 ET 46 UTILISATIONS POUR QUE LEURS IMPACTS POTENTIELS SOIENT MOINDRES QUE LE SAC CONVENTIONNEL SUR TOUS LES INDICATEURS ENVIRONNEMENTAUX. » – Analyse du cycle de vie des sacs d’emplettes par Recyc-Québec