Le Journal de Montreal

Le CUSM tente encore de garder le secret

- HUGO DUCHAINE

Plus de trois ans après avoir refusé de remettre un rapport juricompta­ble sur des contrats de constructi­on au Journal, le CUSM a fait une dernière tentative hier pour garder le document confidenti­el.

« Il est essentiel de protéger l’intégralit­é du rapport », a plaidé l’avocat du Centre universita­ire de santé McGill (CUSM), Charles Gauthier devant la Commission d’accès à l’informatio­n.

Ce rapport, le CUSM l’avait commandé à la firme Price Waterhouse Cooper (PwC) au coût de 55 000 $ à la suite d’une série d’articles du Journal publiés en 2013.

Ils révélaient que l’ex-directeur général adjoint du CUSM Yanai Elbaz aurait fait financer des travaux à sa résidence personnell­e par des entreprene­urs qui avaient des contrats au mégahôpita­l.

SECRET PROFESSION­NEL

Le 16 mai 2014, Le Journal a fait une demande d’accès à l’informatio­n pour l’obtenir, que le CUSM a refusée.

Par contre, ce n’est que plus de deux ans plus tard, devant la Commission d’accès à l’informatio­n, que le CUSM a invoqué le secret profession­nel pour éviter d’avoir à le fournir.

Me Charles Gauthier a aussi plaidé que le document en question n’est qu’un brouillon, donc qu’il n’est pas soumis à la Loi d’accès à l’informatio­n. Il a fait valoir qu’il n’était pas signé et qu’il avait la mention « préliminai­re » à plusieurs endroits.

PAS UN BROUILLON

L’avocat de Québecor Média, Silviu Bursanescu, a toutefois rejeté cet argument. Il estime que même si le rapport n’en était peut-être pas à sa forme définitive, il était suffisamme­nt achevé pour être envoyé au CUSM.

De plus, le PDG de l’époque, Normand Rinfret, l’avait même présenté au comité de vérificati­on de l’hôpital.

Quant au secret profession­nel, Me Bursanescu a souligné qu’il doit concerner un avocat et son client et y avoir un avis juridique. Or, la preuve ne le démontre pas dans ce cas-ci.

Puis, le CUSM aurait renoncé au secret profession­nel choisissan­t d’envoyer directemen­t le rapport juricompta­ble à l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC) sans demander aucune garantie de garder le document secret.

La juge Lina Desbiens a pris la cause en délibéré, hier, et doit rendre sa décision d’ici trois mois.

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