La Syrie à l’intention de rejoindre l’accord sur le climat
BONN | (AFP) La Syrie a annoncé hier lors de la COP23 à Bonn son intention de rejoindre l’accord de Paris contre le réchauffement planétaire, laissant les États-Unis seuls désormais en marge de la coalition climatique mondiale.
Selon l’ONU, l’annonce est venue par le biais d’un délégué syrien, Wadah Katmawi, vice-ministre au ministère syrien de l’Administration locale et de l’Environnement. Il a fait cette déclaration devant ses collègues négociateurs de la 23e conférence de l’ONU sur les changements climatiques, selon plusieurs observateurs.
« Ils ont dit qu’ils allaient rejoindre l’accord de Paris », a indiqué Safa Al Jayoussi, directrice de l’ONG IndyAct, qui a le statut d’observateur dans ce processus de négociation, évoquant cette intervention, en arabe, en plénière.
Le pays sera ainsi le 197e et dernier État à rejoindre l’accord, à ce stade ratifié par 169 États et entré en vigueur moins d’un an après son adoption à Paris fin 2015. L’accord a aussi été porté, signé puis ratifié par l’administration Obama, avant d’être dénoncé par le président Donald Trump, élu fin 2016.
« C’est super ! Ils sont la dernière partie à la Convention climat de l’ONU à signer l’Accord de Paris, » a réagi Chai Qimin, négociateur pour la Chine. « Ce qui n’en laisse qu’un à avoir annoncé son retrait », a-t-il ajouté, sans nommer Washington.
IRONIQUE
En revanche, la porte-parole du département d’État américain Heather Nauert a « trouvé cela ironique ».
« Franchement, la Syrie s’inquiète vraiment ? », « c’est risible », a-t-elle lancé à des journalistes à Washington. « Si le gouvernement syrien se préoccupe autant de ce qu’il y a dans l’air alors qu’il commence par ne pas gazer son propre peuple ».
Le président Trump a annoncé le 1er juin sa décision de retirer son pays de l’accord de Paris.
« À moins que le président puisse identifier des termes qui soient plus favorables aux entreprises, travailleurs et contribuables américains », avait indiqué l’administration, sans jamais donner de précisions.
PAS AVANT 2020
L’accord de Paris vise à limiter le réchauffement mondial bien en deçà de 2°C par rapport à la Révolution industrielle.
Avec la décision du Nicaragua, en octobre, de signer un accord qu’il avait d’abord jugé insuffisant et avec le ralliement syrien, Washington se retrouve seul à dénoncer le pacte. Les statuts du texte ne lui permettent cependant pas d’en sortir concrètement avant le 4 novembre 2020.
Les États-Unis sont aujourd’hui le deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, et historiquement le premier.