Bombardier ne lâche pas le morceau
OTTAWA | Le département du Commerce des États-Unis aurait commis plusieurs irrégularités dans son enquête sur les avions C Series de Bombardier, allègue l’entreprise dans des documents expédiés aux autorités américaines.
Bombardier ne lâche pas le morceau, un mois après s’être fait imposer une surtaxe de 220 % sur chaque appareil C Series vendu aux États-Unis, et des droits antidumping provisoires de 80 %.
Dans des documents présentés vendredi aux autorités américaines, l’avionneur québécois, qui a récemment transféré la majorité des actions du programme C Series à Airbus, allègue que le département du Commerce a commis des fautes importantes dans son traitement de la plainte de Boeing.
Le document de 75 pages reprend plusieurs arguments déjà évoqués par Bombardier dans le conflit qui l’oppose à Boeing. Bombardier affirme, par exemple, que le département du Commerce n’a répondu à certaines de ses questions concernant des renseignements que devait fournir l’entreprise que 13 minutes avant l’échéancier, après des semaines d’attente.
La compagnie soutient aussi qu’elle n’a pas été en mesure d’apporter certaines précisions dans le dossier des droits antidumping, alors que Boeing avait pu, elle, faire de même dans le dossier des droits compensatoires. Une injustice, dit-elle.
Certaines des démarches entreprises par le département du Commerce dans le cadre de cette enquête sont « contraires aux lois antidumping des États-Unis », a réitéré hier le porte-parole de Bombardier, Simon Letendre. « L’insistance du département à aller de l’avant avec son enquête en dépit du fait que les ventes en question n’ont pas encore eu lieu et que les coûts de production des avions ne sont pas encore connus nous force à répondre de façon hypothétique », a-t-il insisté.
DIRIGEANTS « PROTECTIONNISTES »
À Ottawa où se déroule jusqu’à aujourd’hui le Sommet de l’aérospatiale canadienne 2017, le conflit entre Bombardier et Boeing a refait surface à maintes reprises. « On est pris avec les dirigeants de la Maison-Blanche les plus protectionnistes depuis le milieu du 20e siècle. On doit vivre avec ça », a commenté le secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères pour les relations canado-américaines, Andrew Leslie.
« Évidemment que 300 %, c’est ridicule. Et on va porter appel de ça », a-t-il promis.