Des prédateurs à l’affût des jeunes sur Periscope
Snapchat, Facebook Live et Periscope ont marqué l’avènement d’un nouveau type de réseau social : la vidéo en direct. Cependant, ces réseaux n’ont pas que de bons côtés. C’est le cas pour l’application Periscope, populaire auprès des jeunes Québécois, selon ce que révèle une enquête de l’émission JE.
Conçue en 2013 et vendue à Twitter en 2015, l’application Periscope compte de 10 millions d’utilisateurs. Elle permet de diffuser directement depuis la caméra d’un téléphone intelligent.
Toutes les vidéos sont visibles à tous, y compris les données de géolocalisation. Les utilisateurs peuvent interagir par écrit comme bon leur semble.
En l’espace de quelques clics, l’équipe de JE en a appris beaucoup trop sur les jeunes Québécois qui utilisent l’application. Plusieurs d’entre eux ont moins de 13 ans, l’âge minimal pourtant exigé pour créer un compte.
Les noms d’utilisateurs, des informations laissées au hasard des discussions et l’outil de géolocalisation de l’application ont permis de retrouver plusieurs de ces enfants et d’aller cogner à leurs portes.
Les parents de ces jeunes, rencontrés par JE, étaient estomaqués d’apprendre que des informations sensibles avaient été partagées à de parfaits inconnus.
« Ils ont accès à notre intimité ! », s’est exclamée Nancy Cloutier, la mère d’un jeune utilisateur. Cette dernière savait que son fils naviguait sur cette plate-forme, mais n’avait pas mesuré les conséquences.
PROPOSITIONS INDÉCENTES
Preuve des dangers, l’équipe de JE a recensé plusieurs personnes au profil douteux sur l’application. Un d’entre eux, un homme dans la cinquantaine, a été contacté par un de nos journalistes, qui s’est fait passer pour une jeune fille.
Propos grossiers, propositions indécentes et images sexuellement explicites, l’homme ne semblait pas se formaliser de l’âge de l’enfant avec qui il pensait clavarder.
Pour savoir jusqu’où il était prêt à aller, l’équipe lui a donné rendez-vous dans un lieu public et l’a rapidement confronté. Il s’est aussitôt enfui. Moins d’une heure après, il a supprimé toutes les vidéos compromettantes sur son compte et changé son nom d’utilisateur.