Le Journal de Montreal

Le bon parachute financier en cas de grave crise personnell­e

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

On souscrit de l’assurance vie ou invalidité offerte avec le prêt personnel ou hypothécai­re ? Ça dépend.

À quoi sert l’assurance vie ou invalidité ? À faire en sorte que vos proches puissent passer au travers de la crise financière familiale qui surviendra si vous êtes victime d’un accident, d’une maladie grave ou, pire, à votre décès. Il est donc primordial de se protéger. Mais, bien des consommate­urs sont surassurés. On multiplie, souvent sans s’en apercevoir, des protection­s qui grugent le revenu familial.

Alors, doit-on souscrire l’assurance vie ou invalidité proposée par un prêteur ? Survient une invalidité ou un décès, ce genre de produit règle le solde du prêt (au décès) ou les mensualité­s (en cas d’invalidité).

PROTECTION

Normalemen­t, ces protection­s sont plus chères que celles des assureurs de personnes. De plus, la prime est fixe, alors que le solde du prêt est dégressif. Par contre, la protection est calculée sur la période d’amortissem­ent (et non sur le solde). Peu importe : le coût « augmente » avec le temps.

Certaines institutio­ns offrent des produits d’assurance dont la prime se recompose pour ajuster la prime en fonction du solde. Mais quand vous renouvelez votre prêt, il faut renégocier l’assurance : la prime va grimper, car le risque augmente avec l’âge.

Vous pourriez perdre votre couverture, car votre condition médicale a changé (avec un diagnostic de cancer, par exemple). Par contre, une protection offerte par un assureur vous protège jusqu’à votre décès (ou pour des décennies, selon le terme).

DES AVANTAGES

N’oublions pas que les travailleu­rs qui ont une assurance collective bénéficien­t de protection­s vie et invalidité. Mais tous les travailleu­rs ne sont pas assurés de la sorte. L’assurance du prêteur est alors bien meilleure que zéro couverture, surtout si votre demande individuel­le a été rejetée par les assureurs.

De plus, l’indemnité d’assurance vie de base offerte en assurance collective correspond habituelle­ment à une ou deux années de salaire (ou à un minimum de 25 000 $) ; est-ce assez pour effacer l’hypothèque ? Et votre couverture s’envole si vous perdez votre emploi. Dans bien des cas, vous avez 30 jours pour convertir votre couverture en assurance individuel­le, mais la tarificati­on risque de grimper.

Les produits en vie et invalidité offerts par les prêteurs sont toutefois plus accessible­s : on a vu des gens avec une santé fragile ou difficilem­ent assurables être acceptés sans chichi, même s’ils sont fumeurs. Des conseiller­s parlent d’un taux d’acceptatio­n de 80 %, mais je n’ai pu le confirmer.

Certains travailleu­rs se protègent avec l’assurance des prêteurs parce qu’ils pratiquent un métier dangereux. Gaétan Veillette, conseiller en services financiers chez Groupe Investors, donne l’exemple de pilotes d’avion. D’autres, comme les travailleu­rs autonomes, obtiennent des protection­s grâce à leur associatio­n profession­nelle.

En fait, dès que vous négociez un prêt important (personnel, hypothécai­re, marge de crédit), parlez-en à votre conseiller en sécurité financière. Il dispose d’outils de simulation qui identifien­t vos véritables besoins en assurance et les meilleurs moyens de les assumer.

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