Le Journal de Montreal

Le no 2 moussait Newtech auprès de ses collègues

Deux témoins disent que le second de l’UPAC faisait la promotion de l’entreprise

- ALEXANDRE ROBILLARD alexandre. rob il lard @quebecorme­dia.com

QUÉBEC | Deux ex-policiers de la Sûreté du Québec se rappellent que l’actuel numéro 2 de l’UPAC, Marcel Forget, déployait beaucoup d’efforts pour promouvoir Newtech, une entreprise qui a ensuite sombré dans la controvers­e.

Ces déclaratio­ns viennent corroborer celle de l’ex-directeur général de la SQ Mario Laprise, rapportée dans notre édition d’hier.

M. Laprise a affirmé avoir acheté des actions de Newtech à la suggestion de M. Forget, aujourd’hui commissair­e associé aux vérificati­ons de l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC). À ce titre, M. Forget, un ancien de la SQ, est chargé de vérifier l’intégrité des entreprise­s qui veulent répondre aux appels d’offres publics.

En entrevue mercredi, M. Forget a soutenu qu’il n’est « pas quelqu’un qui peut faire des suggestion­s » d’investisse­ment.

NOUVEAUX TÉMOIGNAGE­S

Un ex-collègue policier de M. Forget, qui a réclamé l’anonymat, a affirmé à notre Bureau d’enquête qu’il s’était fait offrir d’investir dans Newtech, qui voulait fabriquer un frein intégral, un projet qui n’a pas abouti.

« Il disait à ses collègues de travail qu’il y avait des actions à vendre et que c’était un produit révolution­naire qui ferait un boom au niveau des actions », a-t-il raconté en situant les événements entre 2004 et 2007.

Tout comme l’a dit M. Laprise, cette source a indiqué que « plusieurs collègues » ont, tout comme M. Forget, acheté des actions de Newtech, un projet qui s’est soldé par des pertes pour plusieurs petits investisse­urs.

Cet ex-policier a toutefois décliné l’offre de M. Forget. « Je n’ai pas acheté d’actions. »

Cette source raconte n’avoir jamais vu M. Forget vendre des actions, mais il a soutenu que « les investisse­ments se faisaient par l’entremise de Marcel ».

« VISIONNAIR­E »

Un deuxième ex-policier, qui n’a pas voulu être identifié, a confié que M. Forget présentait Newtech à ses collègues comme un investisse­ment « alléchant ».

Selon cette source, qui a fait un achat de moins de 5000 $ de titres de l’entreprise, M. Forget a présenté l’homme d’affaires Marcel Pontbriand à ses collègues. M. Pontbriand a ensuite été condamné à 140 000 $ d’amende relativeme­nt à la vente d’actions de Newtech.

« Il nous remplissai­t que c’était la compagnie de l’avenir et que Pontbriand était un visionnair­e », a indiqué cet ex-policier qui dit avoir perdu son investisse­ment.

Pourtant, questionné sur M. Pontbriand par le Bureau d’enquête mercredi, M. Forget a affirmé : « Je ne connais pas cet individu, mais je sais qu’il a fait énormément de problèmes à énormément de personnes. »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL POULIN ?? Le numéro 2 de l’UPAC Marcel Forget (à droite aux côtés de son patron Robert Lafrenière [au centre] et de l’inspecteur André Boulanger) a nié avoir suggéré à ses ex-collègues de la SQ d’investir dans Newtech, une entreprise dont il était actionnair­e.
PHOTO D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL POULIN Le numéro 2 de l’UPAC Marcel Forget (à droite aux côtés de son patron Robert Lafrenière [au centre] et de l’inspecteur André Boulanger) a nié avoir suggéré à ses ex-collègues de la SQ d’investir dans Newtech, une entreprise dont il était actionnair­e.

Newspapers in French

Newspapers from Canada