Des itinérants au chaud dès le 1er décembre
Auparavant, on ouvrait les portes à partir de -20 °C
Les itinérants de Montréal pourront pour la première fois bénéficier d’une halte-chaleur ouverte toutes les nuits cet hiver.
Depuis deux ans, la Mission St-Michael ouvrait les portes de sa halte seulement lors de froids extrêmes. L’hiver dernier, l’organisme a donc mis ce service à la disposition des plus démunis pour environ 25 nuits.
L’organisatrice communautaire du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), Amélie Panneton, note que la contrainte de température de -20 degrés, auparavant nécessaire à l’ouverture de la halte, a été supprimée cette année.
UN RÉPIT
Contactée par téléphone, une responsable de la Mission a confirmé l’obtention d’un plus grand financement afin d’être en mesure d’opérer la halte-chaleur toutes les nuits du 1er décembre au 30 avril.
Les haltes-chaleur offrent un répit aux personnes itinérantes qui préfèrent éviter les refuges, lesquels sont souvent plus contraignants et stricts. Il n’y a pas de lits pour dormir, mais les usagers peuvent s’y reposer, socialiser et prendre une boisson chaude. Leurs animaux de compagnie sont également acceptés.
La Mission St-Michael, située dans l’arrondissement Ville-Marie, est l’un des deux seuls organismes mandatés et financés par la Ville de Montréal et le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal pour offrir un service de halte-chaleur.
L’arrivée imminente des périodes de grands froids amène une plus grande mobilisation afin d’ajouter des mesures d’aide aux personnes itinérantes. Mme Panneton souligne toutefois que cet hiver s’annonce plus difficile que les années précédentes en raison de saturation systémique des ressources en hébergement.
Pour le fondateur de SOS Itinérance, Alexandre Paradis, l’ouverture d’une halte-chaleur au centre-ville, même toutes les nuits, sera insuffisante pour satisfaire la demande pour cette ressource. M. Paradis a lui-même créé une halte-chaleur, indépendante de la Ville, dans Hochel aga Maison neuve l’ année dernière.
MANQUE DE HALTES
Il déplore l’absence de haltes-chaleur dans les quartiers périphériques au centreville, lesquels abritent pourtant de plus en plus de personnes en situation d’itinérance. Il est selon lui irréaliste pour ces personnes de se rendre à pied à une halte-chaleur située au centre-ville.
« Les personnes itinérantes ne peuvent pas marcher jusqu’au centre-ville avec leur chien sans savoir si elles vont être acceptées. Ces personnes doivent être accompagnées, et elles sont bien dans le quartier où elles sont. »